La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé, ce jeudi, la suspension immédiate de la Guinée-Bissau de toutes ses instances décisionnelles, à la suite du coup d’État militaire du 26 novembre ayant renversé le président Umaro Sissoco Embaló.

 L’organisation régionale exige la restauration complète de l’ordre constitutionnel et menace d’imposer des sanctions individuelles contre les responsables du putsch.

Réunis en visioconférence en session extraordinaire, les chefs d’État de la Cédéao, sous la présidence du Sierra-Léonais Julius Maada Bio, ont condamné « dans les termes les plus forts » la prise de pouvoir par la force.

Ils ont exigé la libération immédiate du président déchu et de tous les responsables politiques arrêtés, dont plusieurs figures majeures du PAIGC.

« La Cédéao ne tolérera aucun recul démocratique dans la sous-région », a martelé le président de la Commission, Omar Alieu Touray.

Pour tenter d’éviter une escalade, la Cédéao a déployé une mission de médiation tripartite, composée de Faure Gnassingbé, président du Togo, José Maria Neves, président du Cap-Vert,Bassirou Diomaye Faye, président du Sénégal et du président de la Commission, Omar Alieu Touray

Cette délégation de haut niveau est chargée d’engager un dialogue direct avec les responsables du putsch, de négocier la libération des détenus, et surtout de veiller à ce que la Commission électorale nationale publie sans délai les résultats de la présidentielle du 23 novembre.

En parallèle, la situation personnelle de l’ancien président Embaló a été clarifiée.

La Cédéao a confirmé qu'il a été exfiltré vers Dakar sain et sauf, grâce à une opération conduite par les autorités sénégalaises.

Selon le gouvernement du Sénégal, cette évacuation s'est déroulée après une session urgente du bloc régional, qui redoutait des risques d’escalade.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, très impliqué dans la gestion de la crise, a rappelé la nécessité de « protéger les populations et d’assurer un climat apaisé pour tout processus électoral dans la sous-région ».

La Guinée-Bissau, déjà confrontée à une longue instabilité politique, plonge à nouveau dans l’incertitude alors que les résultats de l’élection présidentielle étaient attendus le lendemain du coup d’État.