Cedeao : Etat d'urgence régional décrété face à la vague de coups d'État et à l'instabilité
Omar Alieu Touray, le président de la Commission de la CEDEAO (ph)
La Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a décrété l'état d'urgence dans toute l'Afrique de l'Ouest en réponse à la multiplication des coups d'État militaires et des tentatives de prise de pouvoir qui ont secoué la région ces dernières années.
Cette décision a été annoncée par le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, lors de la 55e session ordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de l'organisation, au niveau ministériel, qui s'est tenue à Abuja le 9 décembre 2025.
S'adressant aux ministres et aux diplomates, Touray a qualifié ces changements de gouvernement anticonstitutionnels récurrents de grave menace pour la paix et la gouvernance démocratique, soulignant la nécessité d'une « profonde réflexion sur l'avenir de la démocratie dans notre sous-région » et d'un investissement accru et significatif dans les mécanismes de sécurité collective.
Cette déclaration constitue l'une des mesures de sécurité collective les plus fortes prises par la CEDEAO ces dernières années, témoignant de la gravité des défis auxquels sont confrontés les États membres de l’organisation.
Touray a expliqué que l'état d'urgence vise à permettre aux États membres et à la Commission de la CEDEAO d'activer des mécanismes exceptionnels pour préserver la gouvernance, renforcer la coopération régionale en matière de sécurité et mobiliser plus rapidement les ressources.
La mesure prise intervient quelques jours après que les forces de sécurité béninoises ont déjoué une tentative de coup d'État, la dernière d'une série de crises politiques qui ont vu des prises de pouvoir militaires au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger depuis 2020, ainsi que des troubles répétés dans d'autres États membres.
Pays déjà affectés
Ces cinq dernières années, l'Afrique de l'Ouest a connu une résurgence inquiétante des coups d'État militaires, à commencer par le Mali en 2020, suivi par la Guinée, le Burkina Faso et le Niger. Plus récemment, cette tendance semble s'étendre, alimentant les craintes d'une normalisation des reculs démocratiques.
La pression a atteint un nouveau paroxysme il y a quelques jours lorsque les forces de sécurité du Bénin ont annoncé avoir déjoué une tentative de coup d'État militaire visant le gouvernement du Président Patrice Talon. Bien que rapidement déjoue, la mutinerie a provoqué une onde de choc dans les pays voisins et suscité l'inquiétude au sein des services de sécurité régionaux.
Sommet extraordinaire en vue
Selon des sources diplomatiques à Abuja, la déclaration de la CEDEAO a immédiatement suscité l'intérêt de l'Union africaine, de l'Union européenne et des partenaires des Nations Unies, qui ont exprimé leur soutien à un renforcement de la coordination régionale.
Les dirigeants de la CEDEAO devront convoquer un sommet extraordinaire dans les prochaines semaines afin d'adopter des mesures concrètes dans le cadre de l'urgence, qui pourraient inclure un renforcement des sanctions, le déploiement de forces d'intervention et une accélération des réformes du protocole du bloc sur la démocratie et la bonne gouvernance.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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