Des dirigeants de la CEDEAO lors du sommet à Abuja (ph)

Les chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont engagés à lutter contre la menace croissante de l'extrémisme dans la région mais aussi et surtout à former un front uni, proactif et déterminé, afin de mettre un terme à la propagation des coups d'État militaires et autres formes d'insécurité dans la région.

Ces engagements ont été pris lors de la 68e session ordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO qui s'est tenue le dimanche 14 décembre 2025 à Abuja au Nigeria. Ce sommet, présidé par le Président en exercice Julius Maada Bio de la Sierra Leone, a abordé les grandes priorités régionales, notamment la stabilité politique, la coopération en matière de sécurité et l'intégration économique.

Le Président Bola Ahmed Tinubu du Nigeria, l’hôte du somment a exhorté les dirigeants à prendre des mesures décisives et collectives contre les coups d'État et souligné que les menaces sécuritaires ne peuvent être surmontées que par l'unité, la coordination et un sens partagé des responsabilités.

Le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, qui a lu le communiqué, a présenté des résolutions de grande envergure sur la sécurité régionale, la gouvernance démocratique et le leadership institutionnel.

Touray a indiqué que le sommet a examiné le rapport annuel 2025 de la CEDEAO et évalué la paix et la sécurité dans la sous-région et a relevé que l'organisation a noté la « stabilité et la résilience relatives » de la région, salué le déroulement des récentes élections en Guinée-Bissau et en Côte d'Ivoire, et accueilli favorablement les préparatifs électoraux au Bénin.

Paix et sécurité régionales

Abordant la question de la paix et de la sécurité régionales, le Président en exercice de la CEDEAO, Julius Maada Bio, a averti que le terrorisme, l'extrémisme violent, le crime organisé et les conflits communautaires demeurent de graves menaces pour la stabilité et le développement de la région, en particulier au Sahel.

Le Président de la CEDEAO a insisté sur le fait que l'insécurité dans un pays représente un risque pour tous et a appelé à un renforcement de l'action collective, notamment par un meilleur partage des renseignements, des opérations frontalières coordonnées et la mise en œuvre de la Force en attente de la CEDEAO pour la lutte contre le terrorisme.

Démocratie et ordre constitutionnel

S'agissant de la démocratie et de l'ordre constitutionnel, le Président Bio a réaffirmé la position de tolérance zéro de la CEDEAO à l'égard des changements anticonstitutionnels de gouvernement.

Il a condamné les récentes menaces qui pèsent sur l'état de droit constitutionnel dans certaines parties de la région et a salué la réaction collective et rapide de la CEDEAO pour défendre la gouvernance démocratique, soulignant que la Communauté ne transigerait pas sur la démocratie, l'État de droit et la responsabilité des dirigeants.

Dans cet ordre d’idée, la CEDEAO a annoncé son intention d'imposer des sanctions aux auteurs de coups d'État en Guinée-Bissau et la tentative de coup d'État au Bénin.

Mobilisation des troupes de la CEDEAO

Le sommet de la CEDEAO a salué la mobilisation rapide de troupes et de moyens aériens, menée par le Nigéria, pour répondre aux crises politiques en Afrique de l'Ouest, suite au coup d'État anticonstitutionnel en Guinée-Bissau et à la tentative de renversement au Bénin.

Le Président Bio a qualifié les récents coups d'État de menaces existentielles pour la stabilité régionale, avertissant que les bouleversements politiques dans un État membre ont des conséquences considérables pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest. Il a exprimé sa solidarité avec le peuple de Guinée-Bissau et réaffirmé son soutien au Président Patrice Talon et aux citoyens du Bénin, mettant en avant la détermination de la CEDEAO à agir avec fermeté chaque fois que les normes démocratiques sont menacées.

Pour sa part, le Président Bola Tinubu du Nigeria par la voix de son Vice-président Kashim Shettima a souligné la nécessité d'un front uni et d'une action collective pour relever les défis auxquels est confrontée la région ouest-africaine, tels que le terrorisme, l'extrémisme violent et les changements anticonstitutionnels de gouvernement.

Soulignons que ce sommet de la CEDEAO est intervenu après le putsch réussi en Guinée-Bissau en novembre et la tentative de coup d'État militaire avortée au Bénin la semaine dernière, qui a ébranlé le bloc régional de la CEDEAO.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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