Nigeria : Avion et 11 soldats retenus au Burkina Faso, l'Assemblée nationale s'autosaisie et ouvre une enquête
Abbass Tajudeen, le président de la Chambre des représentants (ph)
La Chambre des Représentants équivalant de l’Assemblée nationale au Nigeria a ouvert une enquête sur la détention prolongée de 11 soldats de l'Armée de l'air nigériane (NAF) et d'un avion C-130 par les autorités burkinabè et a décidé de rencontrer les responsables des ministères de la Défense et des Affaires étrangères au sujet de cette affaire.
La démarche de la Chambre des Représentants est intervenue le mardi 16 décembre suite à l'adoption d'une motion d'urgence d'intérêt public présentée par le député Rufus Ojuawo.
Faits et auto saisine
Lors du débat sur la motion, le député Ojuawo a déclaré que l'avion C-130 de l'armée de l'air nigériane, effectuant un vol de convoyage dûment autorisé vers le Portugal pour une maintenance périodique programmée en atelier (une opération de routine et obligatoire tout au long du cycle de vie d'un avion de transport militaire), a effectué un atterrissage de précaution au Burkina Faso le 08 décembre 2025.
En se saisissant de cette affaire, les députés ont exhorté le gouvernement du Président Bola Tinubu à tirer parti des canaux bilatéraux, des cadres de l'Union africaine et d'une diplomatie soutenue pour assurer la libération rapide de l'aéronef et du personnel militaire. Ils ont également exhorté le Bureau du Conseiller à la Sécurité nationale à coordonner la communication interministérielle afin de garantir la prise en compte des enjeux de sécurité nationale sans escalade.
Suite à l'adoption de la motion, la Chambre des Représentants a chargé ses commissions des Affaires étrangères, de la Défense, de l'Armée de l'air nigériane et de la Sécurité nationale d'interagir avec le ministère de la Défense et les autres agences de renseignement compétentes afin de traiter toutes les questions relatives à l'aéronef et à son équipage, et de faire rapport à la Chambre dans un délai de deux semaines.
Prévenir la désinformation
Depuis la survenue de cette affaire justifiée officiellement au Nigeria par l’atterrissage de précaution de l’avion C-130 au Burkina Faso le 08 décembre 2025, l’Assemblée nationale veut anticiper sur la désinformation.
En ce sens, elle a exhorté le gouvernement à prendre des mesures et à organiser des points de presse factuels, le cas échéant, pour lutter contre la désinformation tout en protégeant les processus diplomatiques et sécuritaires sensibles.
Pour cette suggestion, le député Ojuawo qui a présenté la motion d'urgence a averti que la désinformation concernant cette affaire pourrait nuire à la position diplomatique du Nigéria, tendre les relations régionales et dégrader la confiance du public dans les institutions nationales. Il a ajouté qu'une incertitude prolongée pourrait affecter le moral de la population et les relations civilo-militaires.
Soulignons qu’en dehors de la version des autorités militaires nigérianes ayant trait à un problème technique détecté peu après le décollage de l’avion de Lagos pour une mission de convoyage vers le Portugal, le gouvernement burkinabè a affirmé que l'avion nigérian a violé son espace aérien, une version rapportée par l'Agence d'information du Burkina Faso, citant une déclaration de l'Alliance des États du Sahel (AES).
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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