Kuibert

Les résultats quasi complets des élections législatives du 27 décembre 2025 confirment sans surprise la nette domination du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti présidentiel, sur la scène politique ivoirienne. Publiés progressivement par la Commission électorale indépendante (CEI), ces résultats dessinent les contours d’une Assemblée nationale largement acquise au pouvoir, dans la continuité de la législature sortante.

Conformément au décret n°2025-656 du 30 juillet 2025 portant convocation des collèges électoraux, les Ivoiriens étaient appelés aux urnes le samedi 27 décembre pour élire leurs députés dans les 205 circonscriptions que compte le pays.

Selon les autorités électorales, le scrutin s’est déroulé globalement dans le calme, malgré un contexte politique marqué par des tensions et le boycott d’une partie de l’opposition.

Avec 255 candidats investis à travers le territoire, le RHDP s’était fixé pour objectif de remporter les deux tiers des sièges de l’Assemblée nationale, soit 170 députés. Les résultats provisoires disponibles à ce stade vont bien au-delà de cette ambition : le parti présidentiel totalise 198 sièges, représentant 77,65 % des élus.

Cette performance traduit une progression notable de 31 sièges, soit une hausse de 18,56 % par rapport à la législature qui s’achève. Le RHDP réalise notamment des scores spectaculaires dans le nord du pays, son bastion traditionnel, avec 99,96 % à Sinématiali, 99,92 % à Korhogo et Tafiré avec le Vice-président Meyliet Koné pour sa première participation à une éléction, et même 100 % à Boundiali et à Odienné. 

Le RHDP confirmé également sa dynamique à Dimbokro, zone plus difficile, avec le Ministre Adama Coulibaly vainqueur avec 66,84%, ou dans la Région de Daloa avec Mamadou Touré, à Marcory avec le Ministre Tchagba ou encore à Yopougon avec Adama Bictogo Divo avec Amédé Kouakou ou encore à Touleupleu avec Anne Ouloto.

Les sièges remportés par le parti au pouvoir sont répartis sur l’ensemble du territoire national, confirmant son implantation nationale.

Principal parti d’opposition en lice, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) parvient toutefois à sauver l’essentiel dans certaines de ses zones d’influence historiques.

Le parti dirigé par Tidjane Thiam en exil, obtient 32 sièges, soit 12,55 % de l’Assemblée, un résultat en recul par rapport à la précédente législature.

À Cocody, le maire Jean-Marc Yacé s’impose avec 53,6 % des suffrages, tandis qu’au Plateau, le député sortant Jacques Ehouo est reconduit avec 58,90 %. Le porte-parole du parti, Soumaïla Brédoumy, placé sous mandat de dépôt depuis début novembre, est également réélu dans la circonscription de Tankessé. Les élus du PDCI sont essentiellement localisés dans le centre, le sud et l’ouest du pays.

Fait marquant de ce scrutin, la forte présence de candidats indépendants. Au moins 21 d’entre eux ont été élus, soit 8,24 % des sièges, traduisant une certaine défiance vis-à-vis des partis traditionnels ou des choix d’investiture.

Dans certaines circonscriptions, ces résultats sont toutefois contestés.

À Tiassalé, le député sortant Antoine Assalé Tiémoko, battu par un candidat du RHDP, dénonce une « forfaiture » et annonce son intention de saisir le Conseil constitutionnel pour contester les résultats.

Absent du processus électoral, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ancien président Laurent Gbagbo avait appelé au boycott du scrutin. Cette stratégie a contribué à renforcer la position du RHDP et à limiter la pluralité des forces représentées au Parlement.

Au terme de ce scrutin, la future Assemblée nationale ivoirienne s’annonce plus que jamais dominée par le parti présidentiel. En attendant la proclamation définitive des résultats par la CEI et l’examen d’éventuels recours, le RHDP s’impose comme le grand vainqueur des législatives de 2025, confortant son contrôle du pouvoir législatif et renforçant l’assise politique de l’exécutif.

Wassimagnon