

Côte d'Ivoire : Lutte contre la dépendance aux drogues dures, les autorités misent sur le traitement à la méthadone et le soutien psychosocial des usagers
La Côte d'Ivoire franchit un pas majeur dans la lutte contre la dépendance aux drogues dures, notamment l’héroïne, avec le lancement officiel du programme national de Thérapie de Substitution aux Opiacés (TSO). Cette initiative prometteuse, destinée à offrir une solution thérapeutique aux personnes dépendantes, s'appuie sur les résultats positifs observés lors de la phase pilote.
Le lancement a eu lieu le 6 février, au Centre de Santé Communautaire (CSC) de Colombie des Deux-Plateaux, en présence de nombreuses personnalités, dont le Dr Ernest Zotoua, coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Tabagisme, l'Alcoolisme et les Autres Addictions (PNLTA), et le Dr Coulibaly Koné Soltié Aminata, Directrice de cabinet adjointe du ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHPCMU).
Le programme, qui repose principalement sur l’utilisation de la méthadone, a démontré des effets significatifs durant la phase pilote. Plusieurs bénéficiaires ont ainsi pu réduire leur consommation de drogues, voire se libérer complètement de la dépendance, retrouvant une place active dans la société. Cette réussite montre que la méthadone, au-delà de son rôle médical, agit également comme un véritable levier de réinsertion sociale.
"La méthadone a permis à plusieurs usagers de se réintégrer dans le milieu professionnel et social, et pour certains, de se débarrasser totalement de leur dépendance", a précisé la représentante du ministre Pierre Dimba.
Fort de ces premiers résultats, le MSHPCMU a décidé de déployer ce programme à l’échelle nationale. Trois premiers centres de traitement ont ainsi été ouverts : l’hôpital psychiatrique Saint Vincent de Paul de Yamoussoukro, l’hôpital psychiatrique de Bouaké et le Centre de Santé Urbain (CSU) de Colombie des Deux-Plateaux.
Ces structures offriront un accompagnement global aux personnes en situation de dépendance, incluant non seulement un traitement médicamenteux par méthadone, mais aussi un soutien social et psychologique.
La cérémonie a été également marquée par un appel à la non-stigmatisation des usagers de drogues. Les autorités sanitaires ont insisté sur l’importance de considérer ces personnes comme des individus en besoin de soins, et non comme des criminels. "Aujourd'hui, nous marquons un tournant décisif dans la prise en charge des usagers de drogues. Ce programme incarne un modèle de solidarité, de résilience et de progrès pour notre nation", a déclaré, Dr Coulibaly Koné Soltié Aminata
Le Dr Ernest Zotoua a salué les résultats positifs du programme, tout en soulignant les défis qui demeurent, notamment l'extension de l'accès au traitement, le renforcement des équipes médicales et l’ouverture de nouveaux centres. Il a aussi évoqué l'importance d’offrir un accompagnement à domicile pour les patients stabilisés, afin de favoriser leur réinsertion durable.
Le témoignage émouvant de M. Adou, un ancien toxicomane, a marqué la cérémonie. Après avoir perdu la vue et vécu dans la rue à cause de sa dépendance, il a retrouvé sa stabilité physique et sociale grâce à l’accompagnement du programme.
"Je vis maintenant normalement. Grâce à la méthadone, je suis devenu une nouvelle personne. Je remercie sincèrement ceux qui ont permis ce programme", a-t-il partagé, illustrant la portée de ce projet pour les personnes touchées.
Le lancement de ce programme national de TSO constitue une avancée considérable dans la prise en charge de la dépendance aux opiacés en Côte d'Ivoire.
Avec une approche globale, alliant traitement médical et soutien psychosocial, il ouvre la voie à une meilleure réinsertion sociale et professionnelle des usagers et offre un espoir tangible de guérison pour de nombreuses personnes et leurs familles.
Wassimagnon

Infos à la une




Communiqués
Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire
