

Cameroun : Crise anglophone, le BIR renforce la sécurité dans le Sud-Ouest avec la construction de deux nouveaux camps militaires
Le Cameroun traverse une crise profonde dans ses régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Depuis fin octobre 2016, ces zones sont le théâtre de violences entre groupes séparatistes et forces gouvernementales. Cette crise, qui oppose des milices armées à l’armée camerounaise, menace l’unité du pays, pourtant chèrement défendue par le président Paul Biya.
Renforcement militaire, deux nouveaux camps pour le BIR
Pour faire face à cette situation explosive, le Bataillon d’intervention rapide (BIR, unité d’élite de l’armée camerounaise), a inauguré deux nouveaux camps militaires le 7 février dernier. Ces installations, situées à Ekona (Muyuka) et à Ombe (Tiko), visent à renforcer la sécurité dans une région régulièrement ciblée par des attaques séparatistes. Ces camps s’ajoutent à ceux déjà établis en novembre 2024 à Nguti et Alou, ainsi qu’à un poste de commandement dans le département du Bui, un bastion des milices séparatistes.
Le BIR, connu pour son efficacité et son équipement de pointe, multiplie les efforts pour contenir les violences. Cependant, malgré ces déploiements, la crise persiste, fragilisant l’unité nationale prônée par le chef de l’État.
Une crise aux lourdes conséquences humaines et sociales
Les chiffres sont alarmants. Selon l’ONU, près de 6 000 personnes ont perdu la vie depuis le début du conflit. Plus d’un million de Camerounais ont été déplacés à l’intérieur du pays, et plus de 35 000 ont trouvé refuge chez le géant voisin Nigerian. Ces déplacements massifs ont des répercussions sociales et économiques graves, exacerbant les tensions et divisant davantage la population.
Le président Paul Biya ne cesse de rappeler l’importance de l’unité du Cameroun, un pays bilingue et multiculturel. Pourtant, la crise anglophone remet en question cette vision. Les revendications des séparatistes, qui dénoncent une marginalisation des régions anglophones, alimentent un climat de méfiance et de division. Malgré les efforts militaires, une solution durable semble encore loin.
La crise anglophone reste un défi majeur pour le Cameroun. Si le renforcement militaire est nécessaire pour rétablir la sécurité, il ne suffit pas à résoudre les problèmes de fond. Pour préserver l’unité nationale, un dialogue inclusif et des réformes structurelles semblent indispensables. En attendant, les populations des régions anglophones continuent de payer un lourd tribut à cette crise qui menace l’avenir du pays.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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