Le secteur du faux-thon à Abidjan, vital pour de nombreux acteurs économiques, traverse une crise profonde menaçant de dégénérer en violents affrontements entre mareyeurs. L'Union des Mareyeurs de la Côte d'Ivoire (UMAG-CI) lance un appel urgent à l’endroit du Président Alassane Ouattara lui demandant d’intervenir pour apaiser une situation qui devient de plus en plus explosive.

Le marché du faux-thon, bien que porteur d’emplois et de revenus pour de nombreuses familles ivoiriennes, est en proie à une grave désorganisation. Cette situation est particulièrement visible au Port de pêche d'Abidjan, où des mareyeurs véreux continuent d’ignorer les régulations en place. En dépit d’un décret présidentiel de plafonnement des prix à 400 F CFA par kilogramme, les acteurs illégaux du marché continuent de contourner cette réglementation, provoquant l'exclusion de nombreux mareyeurs ivoiriens du circuit officiel de distribution.

Lors d'un atelier organisé à Bassam en septembre 2022, des mesures de régulation ambitieuses avaient été proposées pour améliorer la gouvernance du secteur. Cependant, ces engagements n’ont jamais été suivis d’effets concrets, laissant place à une dérégulation totale et à une explosion des tensions entre les acteurs du marché.

L’UMAG-CI dénonce l'inaction du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH), dont le cabinet semble avoir failli dans l’application des décisions gouvernementales. 

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Pire encore, la gestion de l’interprofession de la pêche par le MIRAH a été critiquée pour son irrégularité. Selon l'UMAG-CI, lors d'une Assemblée générale constitutive de l'interprofession, la loi associative de 1960 n'a pas été respectée, ce qui a abouti à l'élection de Kassogué Daouda, une figure au cœur de la crise actuelle.

“Les tensions sont également exacerbées par la perception d'un favoritisme envers certains groupes d'acteurs étrangers, en particulier maliens, guinéens et nigériens, au détriment des mareyeurs ivoiriens, créant un sentiment d'injustice parmi les acteurs locaux”, ajoute, l'UMAG-CI.

Face à ce climat de crise, l'UMAG-CI appelle le Président Alassane Ouattara à intervenir pour sauver le secteur du faux-thon. Selon les mareyeurs, malgré les taxes et charges auxquelles ils sont soumis depuis trois ans, leur situation professionnelle n’a cessé de se détériorer. Ils craignent une dégradation plus grave de leur condition de travail si rien n’est fait.

Les mareyeurs demandent une réorganisation complète du secteur pour permettre une meilleure régulation des prix, une distribution plus équitable et une commercialisation respectueuse des régulations en place, comme c'est le cas au Sénégal.

Pour remédier à cette situation, l'UMAG-CI propose plusieurs solutions pratiques. Il s'agit de la création d’un organe de régulation indépendant qui serait composé d'acteurs du secteur eux-mêmes, afin d'assurer une gestion transparente et conforme aux régulations en vigueur du marché du faux-thon, de la mise en place d’un cadre de concertation pour instaurer un dialogue entre les différents acteurs pour aborder des enjeux cruciaux comme l’employabilité des jeunes et l’autonomisation des femmes dans la pêche. Et la suspension de l’interprofession actuelle, jugée irrégulière et inefficace, qui perd son rôle de régulation et devient un outil de domination pour certaines organisations professionnelles.

L'UMAG-CI souhaite l'organisation des Etats généraux de la filière halieutique afin de diagnostiquer le problème qui la mine pour des solutions concrètes, la mise en place d'un guichet unique pour réguler le secteur. Enfin l'UMAG-CI veut que soit rendue la décision de l'enquête du cabinet Interformci sur le circuit de distribution et de commercialisation du faux-thon.

En conclusion, l’UMAG-CI appelle à des actions concrètes pour restaurer un climat de paix et de régularité dans le secteur du faux-thon. L’un des objectifs principaux reste d’assurer la justice sociale et économique des mareyeurs ivoiriens. 

"Le secteur du faux-thon, autrefois une source stable de revenus, ne peut continuer à souffrir de l'inefficacité des régulations actuelles. Seule une action ferme et déterminée du gouvernement permettra de rétablir l’ordre et la prospérité dans cette filière clé de l’économie ivoirienne", souligne l'UMAG-CI.

Wassimagnon