

Cameroun : Affaire Ayaba Cho, la justice norvégienne prolonge encore sa détention provisoire
Selon un communiqué publié le 5 mai 2025 par Emmanuel Nsahlai avocat du Cameroun dans cette procédure, le Tribunal de district d'Oslo a prolongé de huit semaines supplémentaires, la détention provisoire de Lucas Ayaba Cho, figure emblématique du mouvement séparatiste ambazonien. Cette extension maintient le leader indépendantiste derrière les barreaux jusqu'au 30 juin 2025 au minimum, marquant une nouvelle étape dans cette affaire aux ramifications internationales.
Accusations d'une extrême gravité
Selon Maître Emmanuel Nsahlai, avocat représentant l'État du Cameroun dans cette procédure, les soupçons qui pèsent sur Ayaba Cho demeurent particulièrement lourds. Le tribunal a confirmé que l'accusé reste « fortement soupçonné de crimes graves », notamment l'incitation à des crimes contre l'humanité. Les magistrats norvégiens ont souligné que les « ordres exécutifs » émis par le leader séparatiste visaient délibérément des populations civiles, constituant ainsi des violations flagrantes du droit international humanitaire.
« Les éléments à charge sont substantiels et démontrent une implication directe dans l'orchestration d'actes de violence ciblés contre des non-combattants », lit-on sur le site de l’avocat. Ces accusations s'inscrivent dans le contexte du conflit qui déchire les régions majoritairement peuplées de camerounais d’expression anglaise depuis plusieurs fin octobre 2016.
Détention justifiée par des risques concrets
Le tribunal a articulé sa décision autour de plusieurs facteurs déterminants. D'une part, la dimension internationale de l'affaire et la gravité des crimes présumés justifient des mesures exceptionnelles. D'autre part, les magistrats ont estimé que le risque de fuite était trop élevé pour envisager des alternatives à l'incarcération.
« La caution ou la simple confiscation de passeport seraient des mesures insuffisantes face aux enjeux de cette procédure », indique le communiqué du tribunal. Les juges norvégiens ont également exprimé leurs préoccupations quant à la possibilité que l'accusé puisse détruire des preuves cruciales s'il venait à être libéré sous caution.
Si cette extension de détention provisoire marque une nouvelle étape dans le processus judiciaire, l'horizon d'un procès complet reste encore lointain. Les autorités judiciaires norvégiennes ont indiqué qu'il pourrait s'écouler jusqu'à deux ans avant l'ouverture formelle du procès, en raison de la complexité du dossier et de ses implications internationales.
Néanmoins, la justice norvégienne a tenu à préciser que cette détention prolongée respecte pleinement les normes internationales des droits de l'homme, compte tenu des circonstances exceptionnelles de l'affaire. L'enquête se poursuit activement pour rassembler l'ensemble des éléments nécessaires à l'établissement des faits.
Cette procédure internationale contre Lucas Ayaba Cho a été initiée par Maître Emmanuel Nsahlai, avocat américain d'origine camerounaise. Son intervention a permis de porter devant la justice norvégienne des accusations graves concernant les activités du leader séparatiste sur le territoire européen.
Pour les autorités camerounaises, cette décision représente « une avancée majeure dans les efforts pour rendre justice aux victimes du terrorisme et de la violence liés au mouvement séparatiste ambazonien ». Elle s'inscrit dans une stratégie plus large visant à traduire en justice les responsables présumés d'exactions commises dans le cadre du conflit anglophone.
Pour rappel, Lucas Ayaba Cho, également connu sous le nom de Cho Lucas Yabah, est considéré comme l'un des principaux leaders du mouvement séparatiste ambazonien qui revendique l'indépendance des régions anglophones du Cameroun. Depuis octobre 2016, ce conflit a fait plusieurs milliers de victimes et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.
La détention et les poursuites contre Ayaba Cho en territoire norvégien représentent un développement dans l'internationalisation de ce conflit, jusqu'alors largement confiné aux frontières camerounaises. Les prochains mois seront déterminants pour l'avenir judiciaire du leader séparatiste et, par extension, pour la dynamique du mouvement qu'il représente.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com

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