

Liberia : Démission du président « légal » de l'Assemblée nationale, Fonati Koffa, en pleine crise constitutionnelle
Jonathan Fonati Koffa, le président démissionnaire (ph)
Le président de la Chambre des représentants (Assemblée nationale) au Liberia, Jonathan Fonati Koffa, a officialisé ce lundi 12 mai 2025 sa démission au poste de président de la 55e législature en invoquant le refus de l’Exécutif d’honorer la décision rendue par la Cour suprême en sa faveur mais aussi l’évolution de la situation politique.
Dans une déclaration à la presse, Koffa a souligné que sa démission n'est ni contraint ni influencé par des incitations financières, mais plutôt une décision stratégique visant à éviter un nouveau chaos législatif et d'éventuelles violences.
L’annonce a été faite lors d’une réunion avec le groupe parlementaire pour l’État de droit, qui a officiellement approuvé la démission de Koffa, qualifiant ce moment de « profonde tristesse » tout en reconnaissant la gravité des défis constitutionnels auxquels le pays est actuellement confronté.
Selon Koffa, la décision finale de démissionner a été prise après avoir évalué ce qu'il décrit comme une détérioration de la situation au sein de l'Assemblée. Il a déclaré que sa démission avait été remise au greffier en chef de l’Assemblée ce midi. En confirmant sa décision, Koffa qui est un juriste chevronné et une personnalité politique influente au Liberia, a publié le lundi 12 mai à 14 heures sur Facebook que « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. 2 Timothée 4:7 ».
Motifs
En motivant sa démission, Koffa a expliqué que malgré la récente décision de la Cour suprême qui reconnait sa légalité en tant que président de l’Assemblée nationale, la déclaration du Président Joseph Boakai à vouloir collaborer avec le bloc majoritaire, l'isole de fait.
Partant de ce parti pris dans la crise de leadership à l’Assemblée, Koffa a déclaré que « Dois-je continuer à être un président assis chez moi pendant que quelqu'un d'autre exerce le pouvoir et les privilèges liés à sa fonction ? À mon avis, ce n'est pas une utilisation judicieuse de mon temps ».
Selon la presse locale et des sources proches du groupe parlementaire Etat de droit, la démission du président de l’Assemblée a été obtenue suite à une série de négociations en coulisses impliquant plusieurs personnalités dont l'archevêque catholique Gabriel Blamo Snosio Jubwe.
Appel à l'élection d'un nouveau président
En optant de se retirer du perchoir qui connait une crise de leadership depuis près de huit mois dans le pays, Koffa a d’abord déclaré que « Je ne peux pas négocier la loi » avant de d’ajouter que « Si je démissionne ...le poste est vacant. ».
Le désormais ancien président de la Chambre des représentants a déclaré qu'une nouvelle élection est inévitable et a réitéré son attachement à l'État de droit. IL a de ce fait appelé à l'élection d'un nouveau président, conformément à la Constitution et au règlement de l’Assemblée nationale.
Situation à l’Assemblée
La démission de Koffa intervient dans un contexte de tensions accrues au siège de l’Assemblée, notamment le déploiement de forces de sécurité armées et les divisions internes à l’Assemblée.
La décision de Koffa fait suite à des mois de querelles juridiques et politiques qui ont abouti à une décision de la Cour suprême déclarant illégale toute mesure visant à le remplacer. Malgré cette victoire juridique, Koffa a déclaré que la situation a changé après que le Président Joseph Boakai s'est publiquement engagé à collaborer avec le Bloc majoritaire, autoproclamé, une situation qui l’isole
Facteurs ayant influencé la démission
En décidant de cautionner la démission de Koffa portée a sa connaissance un peu plus tôt, l’un des deux groupes rivaux à l’Assemblée, le groupe parlementaire sur l'État de droit a évoqué trois facteurs clés qui ont motivé leur accord.
D’un, le groupe parlementaire sur l'État de droit a évoqué une crise constitutionnelle marquée par le mépris persistant de l'État de droit par l'Exécutif, malgré une décision de la Cour suprême qui a tranché la crise de leadership.
De deux, le groupe a reconnu la perte substantielle de membres disposés à opérer sous la direction du président Koffa.
De trois, conformément à l'article 49, la législature doit être reconstituée par de nouvelles élections afin de rétablir sa légitimité et de fonctionner dans les limites constitutionnelles.
Le président du groupe de l'État de droit, Musa Hassan Bility, a déclaré que c'était un honneur de servir avec le président Koffa et qu'ils l'accueillent désormais en tant que membre du groupe.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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