Côte d'Ivoire : Lauréat du Prix FHB pour la Recherche de la Paix, António Costa lâche : « La paix, c'est avant tout apprendre à nous comprendre, à dialoguer... »
António Costa ce jeudi à Abidjan
Ce jeudi 22 mai 2025, l’ancien Premier ministre portugais António Costa a été honoré par l’UNESCO à Abidjan en recevant un prix prestigieux saluant son engagement constant en faveur de la paix, des droits humains et du multilatéralisme. Cette distinction met en lumière une carrière politique marquée par la défense des valeurs humanistes et la promotion d’un ordre mondial plus juste.
Dans un discours émouvant, Costa a reconnu avec humilité n’avoir jamais mené de mission humanitaire ni souffert d’exclusion des soins, soulignant que la paix ne se limite pas à l’absence de guerre : « La paix, c’est avant tout apprendre à nous connaître, à nous comprendre, à dialoguer. » Pour lui, l’éducation et la culture sont les piliers d’une humanité réconciliée, d’où son choix de faire don intégral du montant du prix à des programmes éducatifs soutenant la situation humanitaire au Soudan.
Le prix vient également reconnaître le rôle de Costa à la tête du groupe ministériel des Nations Unies pour les déplacés internes (FMCG) depuis 1991. À travers cette fonction, il a contribué à la défense des droits fondamentaux de millions de personnes déracinées par les guerres, les catastrophes naturelles ou les persécutions. Ces populations vulnérables seront les premières bénéficiaires de son geste, incarnant l’esprit de solidarité au cœur du message de l’UNESCO.
La cérémonie s’est tenue en écho à la Journée internationale de la diversité biologique. Costa a saisi cette occasion pour alerter sur la “triple crise planétaire” — le changement climatique, la pollution et la perte de biodiversité — qui, selon lui, menace directement les fondations de la paix.
Il a rappelé avec force que ces défis ne pourront être surmontés qu’à travers une coopération internationale renforcée.
António Costa a également appelé à un partenariat stratégique renouvelé entre l’Afrique et l’Europe, structuré autour de trois axes. Il s'agit d'un développement partagé : en investissant dans une éducation de qualité, en allégeant la dette extérieure, et en encourageant des initiatives innovantes comme les échanges “dette contre transition climatique”. De la défense des droits humains universels : Costa a affirmé que, bien que le colonialisme et l’apartheid appartiennent au passé, la lutte pour la démocratie, la liberté et la bonne gouvernance reste pleinement d’actualité. Et d'un multilatéralisme efficace : plaidant pour une réforme en profondeur du système international, il a exigé une représentation équitable de l’Afrique, notamment l’attribution d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Dans un monde confronté à la guerre en Ukraine, aux violations massives des droits à Gaza, et aux violences en République démocratique du Congo, Costa a lancé un appel vibrant à la justice et à la paix. Citant Amin Maalouf et Mia Couto, il a insisté sur l’universalité de la condition humaine : « Chaque être humain porte en lui toute l’humanité. »
António Costa a conclu son discours sur une note d’espoir, l’union des peuples, la reconnaissance des identités plurielles et la solidarité internationale sont les clés d’un avenir plus juste. Pour lui, l’Afrique et l’Europe ont les ressources, la jeunesse et la volonté pour devenir ensemble “une force du bien pour nos enfants, pour l’humanité”.
Ce prix, loin d’être une fin en soi, incarne une responsabilité, celle de poursuivre inlassablement la construction d’un monde plus équitable. En choisissant d’en faire bénéficier les plus vulnérables, António Costa rappelle que les vraies victoires politiques se mesurent à l’aune de leur impact humain.
Wassimagnon
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