Ce lundi marque le coup d'envoi des épreuves écrites du baccalauréat de l'enseignement général 2025, mais cette session s'annonce particulièrement exigeante pour les plus de 144 000 candidats répartis dans 384 sous-centres d'examen à travers le territoire national.

L'année 2024 restera gravée dans les mémoires comme celle de tous les records négatifs. Avec un taux de réussite de seulement 37,26%, le système éducatif camerounais a essuyé son pire résultat depuis vingt ans. Cette performance catastrophique a sonné l'alarme au sein du ministère des Enseignements secondaires et déclenché une réforme.

L'ensemble de la communauté éducative se mobilise désormais pour « rectifier le tir » et redonner ses lettres de noblesse à l'examen phare du système scolaire camerounais. Mais la méthode choisie divise : plutôt que d'identifier les causes profondes de cet échec, les autorités ont opté pour un durcissement des critères.

La révolution des 10/20 : fini le repêchage

L'Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) et la Direction des examens, concours et de la certification (DECC) du ministère de l'Éducation de base ont annoncé que, dorénavant, l'admission aux examens officiels - BEPC, Probatoires, Baccalauréats et autres certifications similaires - ne sera accordée qu'aux candidats atteignant une moyenne générale minimale de 10/20.

Cette exigence s'étend également aux classes intermédiaires, où les élèves ne pourront plus accéder au niveau supérieur sans cette moyenne fatidique de 10 points. Terminée l'époque du « repêchage » qui permettait aux élèves frôlant la moyenne de poursuivre leur cursus.

Cette politique de fermeté s'inspire directement des résultats désastreux de 2024, où le ministère des Enseignements secondaires avait déjà commencé à appliquer cette règle du non-repêchage. Les autorités éducatives semblent convaincues que cette approche rigoriste constitue la solution miracle pour relever le niveau.

Cependant, cette stratégie soulève de nombreuses interrogations. En relevant brutalement les exigences sans s'attaquer aux causes structurelles de l'échec scolaire - qualité de l'enseignement, infrastructures défaillantes, formation des enseignants - le Cameroun prend le risque d'exclure davantage de jeunes du système éducatif plutôt que de l'améliorer.

L'épreuve de vérité commence

Pour les 144 000 candidats qui affrontent dès aujourd'hui les épreuves écrites, l'enjeu n'a jamais été aussi élevé. Cette session 2025 constituera le véritable test de la nouvelle politique éducative. Les résultats détermineront si le durcissement des critères représente une solution viable ou si le Cameroun devra repenser plus fondamentalement son approche pédagogique pour réconcilier exigence et réussite.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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