Devant le siège d'Orabank à Abidjan ce mercredi matin

Faillite, reprise, ce mercredi matin, les inquiétudes se lisaient sur les visages des employés d'Orabank Côte d'Ivoire au lendemain d'une série d'annonces de mauvaises nouvelles pour le Groupe bancaire après l’échec de l’opération de rachat du groupe par le Groupe togolais, Vista Bank.

En effet, la note du groupe bancaire privé, piloté par Oragroup, une holding basée à Lomé avec un réseau établi dans 12 pays d'Afrique de l'Ouest et centrale, a été fortement dégradée par l'agence américaine Fitch. Elle passe d'un défaut de l’émetteur en monnaie locale à « RD » (Restricted Default), soit un quasi-défaut de paiement.

Cette situation résulterait d’un échange de dette en difficulté (DDE) constaté par l’agence sur un prêt bancaire à court terme libellé en francs CFA, dont l’échéance du 28 mai dernier a été repoussée en urgence pour éviter un défaut pur et simple. Orabank dispose actuellement d'une période dite "de grâce" en espérant profiter de cette parenthèse pour inverser la tendance. La banque, elle, contredit cette information et explique à KOACI que le prêt bancaire concerné a simplement été renouvelé d’un commun accord avec le prêteur, sans réduction de capital ni perte pour le créancier ; il ne répond donc à aucune des définitions d’un DDE. 

Si les résultats connus d'Orabank en 2024 présentaient un solde net négatif de -44,4 milliards FCFA, ses capitaux propres eux avaient chuté d'un tiers, passant de 144 milliards FCFA en 2023 à 97 milliards FCFA en 2024. Pour maintenir un niveau de trésorerie fonctionnel, Oragroup avait dû faire recours à des prêts relais de plusieurs banques régionales.

Donatien Kautcha, Abidjan