Le Chef de l'État camerounais vient de déclencher le processus électoral. Par un décret présidentiel daté du 11 juillet 2025, le chef d’Etat a officiellement donné le coup d'envoi de la course à la présidence en convoquant l'ensemble des citoyens camerounais aux urnes pour le dimanche 12 octobre 2025.

Cette convocation marque l'ouverture d'une période électorale pour l'avenir du Cameroun. Les électeurs camerounais sont appelés à désigner leur prochain président dans un contexte politique particulièrement tendu, où les aspirations démocratiques se heurtent aux réalités du pouvoir en place depuis des décennies.

Le cadre opérationnel du scrutin est désormais fixé : les bureaux de vote ouvriront leurs portes à 8 heures précises et les fermeront à 18 heures, offrant dix heures complètes aux citoyens pour exprimer leur choix démocratique sur l'ensemble du territoire national.

Mobilisation

La machine électorale se met progressivement en marche. Du côté de l'opposition, plusieurs figures politiques de premier plan ont déjà officialisé leur candidature. Entre autres, Maurice Kamto, figure emblématique de l'opposition camerounaise, Akere Muna, juriste reconnu, Cabral Libii, représentant d'une nouvelle génération politique, et Christian Bomo constituent déjà le premier cercle des prétendants déclarés.

La donne politique se complexifie avec l'entrée en lice d'anciens ministres du gouvernement. Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maigara, qui ont récemment quitté leurs fonctions gouvernementales, représentent une fracture inédite au sein du système politique camerounais, illustrant les tensions internes du pouvoir.

L'énigme Paul Biya

Paradoxalement, celui qui a déclenché ce processus électoral reste encore dans l'expectative quant à sa propre candidature. Paul Biya, candidat naturel du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), n'a toujours pas officialisé sa participation au scrutin. Parallèlement, Elections Cameroon (Elecam), l'organisme chargé de l'organisation des élections, a franchi une étape décisive.

Avec moins de trois mois avant le jour J, la période qui s'ouvre s'annonce particulièrement intense. Les enjeux dépassent largement les frontières camerounaises, dans une région où les transitions démocratiques demeurent fragiles et où les regards internationaux se focalisent sur la stabilité politique.

Cette élection présidentielle de 2025 pourrait marquer un tournant historique pour le Cameroun, que ce soit dans la continuité du système actuel ou dans l'émergence d'une nouvelle donne politique. Les prochaines semaines seront déterminantes pour mesurer la température démocratique d'un pays en quête de renouveau politique.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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