Côte d'Ivoire : « Aucune politique éducative ambitieuse ne peut pleinement aboutir sans financement », affirme Anne Ouloto
C’est un message fort qu’a transmis la ministre d'État Anne Désirée Ouloto, représentant le Premier ministre Robert Beugré Mambé, lors de la clôture de la revue sectorielle Éducation-Formation 2025, ce mardi 15 juillet à Abidjan. Dans une adresse simple mais ferme, elle a rappelé, au nom du chef du gouvernement, l’urgence de renforcer les fondations d’une école ivoirienne plus résiliente, mieux gouvernée et véritablement connectée aux exigences du marché de l’emploi.
Devant un public composé d’acteurs gouvernementaux, de partenaires techniques et financiers, de représentants de la société civile, du secteur privé et des communautés éducatives, la ministre d’État a salué la qualité des échanges. Durant deux jours, ceux-ci ont mis en lumière les défis majeurs du système éducatif ivoirien, tout en esquissant des solutions concrètes pour sortir des fragilités structurelles persistantes.
Placée sous le sceau de la redevabilité et de l’action concertée, cette édition de la revue sectorielle intervient dans un contexte clé : la finalisation du Plan sectoriel Éducation-Formation 2016-2025 et la préparation de son successeur. Ce rendez-vous, a souligné la ministre, s’inscrit dans la dynamique de transformation impulsée par le Président Alassane Ouattara depuis 2011, qui fait de l’éducation et de la formation les piliers de son projet de société.
« Cette ambition s’est traduite par d’importants investissements en infrastructures scolaires, en recrutement d’enseignants, en équipements, en réformes pédagogiques et en gouvernance », a rappelé Anne Désirée Ouloto.
Malgré ces avancées, le financement reste le « nerf de la guerre ». Les débats ont mis en évidence un constat partagé : la viabilité financière des établissements demeure le talon d’Achille du système. Qu’ils proviennent de l’État, des collectivités territoriales, du Coges, des ménages, des entreprises ou des fondations, les financements actuels restent insuffisants et mal adaptés aux besoins croissants des écoles, centres de formation et universités.
« Ces travaux ont mis en lumière une réalité incontournable : sans un financement pérenne et équitable, aucune politique éducative ambitieuse ne peut pleinement aboutir », a martelé la représentante du Premier ministre.
De ces assises, quatre priorités majeures se dégagent, que le gouvernement entend mettre en œuvre avec détermination. Il s'agit de renforcer la gouvernance financière des établissements, avec une meilleure transparence, redevabilité et efficience dans l’usage des ressources, diversifier les sources de financement, en mobilisant davantage les collectivités locales, le secteur privé et les partenaires internationaux autour de pactes éducatifs solides, accélérer les réformes structurelles, en finalisant le plan sectoriel 2016-2025 et en intégrant une stratégie efficace de gestion des flux d’élèves et d’insertion professionnelle et consolider la coordination interministérielle, via le Comité interministériel et la Task Force, pour assurer une gouvernance cohérente et harmonisée.
Ces orientations nourriront le futur Plan sectoriel 2026-2030, qui s’adossera au Plan national de développement en cours d’élaboration et à l’agenda 2030 des Nations unies. L’objectif : doter la Côte d’Ivoire de ressources humaines qualifiées, compétitives et prêtes à relever les défis du développement durable.
La ministre d’État a conclu son propos en lançant un appel solennel à toutes les parties prenantes.
« Cette revue n’est pas une fin en soi, mais le point de départ d’une mobilisation encore plus forte », a souligné Anne Ouloto.
Elle a exhorté les partenaires techniques et financiers à redoubler d’efforts, le secteur privé à investir davantage dans la formation, et les collectivités territoriales à jouer pleinement leur rôle dans la modernisation des infrastructures éducatives.
Elle a également salué l’engagement quotidien des enseignants, formateurs et chercheurs, socles de toute politique éducative ambitieuse.
En guise de conclusion, Anne Désirée Ouloto a rappelé une citation de Nelson Mandela :
« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. »
Une conviction, selon elle, qui résume l’esprit de ces assises : faire de l’école ivoirienne le levier majeur d’inclusion, de développement et d’émergence.
Wassimagnon
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