Des producteurs à Yakro (Ph KOACI) 

Les producteurs de café et de cacao annoncent leur opposition ferme à la désignation de l’Organisation nationale des producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (ONPCC-CI) comme représentante unique du collège des producteurs au sein de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole de la filière café-cacao (OIA CAFÉ-CACAO).

Réunis ce lundi 18 août 2025, à la préfecture de Yamoussoukro, ils ont déclaré qu’ils s’opposeront, par tous les moyens légaux, à la tenue de l’Assemblée Générale Constitutive de l’OIA (Organisation Interprofessionnelle Agricole) dans sa forme actuelle.

Dans un communiqué officiel, lu par Siaka Maninga, président de la CNOPA-CI , par ailleurs 2ᵉ vice-président de la FOP-CC, les organisations signataires dont le Collège national des producteurs de Café-Cacao (CNPCC) et la Coordination nationale des organisations professionnelles agricoles (CNOPA-CI) ont dénoncé une décision « injustifiée et dangereuse ».

Elles estiment que le Comité technique de l’OIA a écarté les évaluations de juin 2024 pour privilégier « une structure créée seulement en janvier 2025, sans expérience ni légitimité auprès des producteurs ».

Les producteurs alertent également sur les risques de voir leur représentation confiée à des acteurs soupçonnés de liens avec des trafics illicites de café et de cacao vers les pays frontaliers. Ils regrettent le silence persistant des autorités face à leurs interpellations répétées.

Face à cette situation, ils lancent un triple appel : à l’État, pour rétablir la transparence et la légitimité dans la gouvernance de la filière ; à l’opinion publique nationale et internationale, pour soutenir leur lutte ; et aux producteurs, pour rester mobilisés et solidaires contre ce qu’ils qualifient de « confiscation de leur voix ».

Au-delà de la contestation immédiate, cette crise traduit une fracture plus profonde : une perte de confiance des producteurs dans la gestion de la première ressource d’exportation du pays.

Pour les organisations, seule une représentation issue des structures faîtières déjà établies pourra garantir la défense réelle des intérêts des planteurs.

« Nous réaffirmons notre engagement pour une représentation légitime, transparente et crédible des producteurs de café et de cacao », a conclu Siaka Maninga, au nom des producteurs réunis à Yamoussoukro.

Donatien Kautcha, Abidjan