Liberia : La police démolit le siège du parti CDC, Weah appelle ses militants au calme
Le siège du CDC lors de la démolition (ph)
La Police Nationale du Liberia a démoli le samedi 23 août dernier dans le quartier de Congo Town à Monrovia le siège du principal parti de l’opposition, le Congrès pour le Changement Démocratique (CDC), suite à une ordonnance judiciaire d'expulsion, une situation qui prive de facto l'ancien parti au pouvoir de son bastion historique.
La démolition du siège du CDC fait suite à une décision rendue le 13 août par un tribunal, qui a attribué le terrain hérité d’une succession à Martha Stubblefield Bernard.
L'opération est intervenue après des mois de litiges juridiques concernant la propriété. Parmi les structures détruites figure une école professionnelle destinée à la jeunesse libérienne défavorisée, selon des responsables du parti. Le bâtiment, souvent surnommé le « Terrain de la Révolution bleue », n'était pas seulement un bureau du parti CDC mais un symbole de l'ascension du CDC, de l'opposition au pouvoir d'État.
En rendant son verdict, le juge George W. Smith a statué que le CDC n'a aucun droit légal sur la propriété après avoir examiné les actes de propriété et les limites, ordonnant l'expulsion de l’occupant.
Appel de Weah au calme
L'ancien Président George Weah, chef du CDC, a appelé les membres à accepter la perte du bien et à se recentrer. « Laissez les gens faire ce qu'ils veulent avec le bâtiment. Concentrons-nous sur la construction de notre nouveau foyer, la restructuration et la préparation pour une reconquête du pouvoir en 2029, sans exception ».
Après avoir estimé que les actions policières sont non seulement une expulsion mais aussi une tentative d'effacer le CDC de la vie publique, Weah a appelé à la civilité et au respect des procédures régulières, tout en critiquant la gestion de l'affaire par le gouvernement. Il a appelé ses militants à éviter les représailles et à réorienter les efforts vers la construction d'un nouveau siège moderne.
Autres réactions
En premières réactions suite à la destruction de l’édifice, le président du CDC, Janga Augustus Kowo, a déclaré que le parti a interjeté un appel dans deux affaires connexes devant le tribunal dont l’une oppose le CDC à son propriétaire. La destruction du site est condamnée par des leaders du CDC qui y voient une vengeance politique et un mépris des procédures régulières.
Pour sa part, la Police a déclaré que son rôle est d'aider à mettre en œuvre l’ordonnance du tribunal tout en maintenant le calme.
Le chef de la Police, Gregory Coleman, a salué la réaction CDC qu'il a qualifiée de « disciplinée et mature » malgré les liens émotionnels et historiques profonds que le parti entretenait avec la propriété. Coleman a rassuré le public sur le fait que la Police nationale libérienne restera un organisme neutre et professionnel, engagé à protéger les droits et la dignité de tous les citoyens.
Cette démolition, décrite par des détracteurs du CDC comme une mesure punitive liée à des litiges fonciers persistants, s'est produite dans un contexte d'un conflit foncier qui dure depuis plus de 20 ans. Le CDC, qui occupait le terrain depuis 2005, a été laissé à la merci des autorités, qui semblent profiter d’un conflit familial pour accélérer une ordonnance d'expulsion alors qu'un appel est toujours en instance devant la Cour suprême.
Des analystes politiques estiment que l'incident pourrait avoir des répercussions sur le climat politique fragile.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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