À l’approche des élections de 2025, le département de Béoumi fait figure de modèle en matière de prévention et de cohésion sociale. Sous l’impulsion du Ministre Sidi Tiémoko Touré, originaire de la région, un mois entier de dialogue communautaire a été mené, culminant avec la Grande Marche Républicaine pour la Paix prévue ce samedi 20 septembre. Une initiative saluée comme une réponse concrète aux tensions intercommunautaires qui ont marqué l’histoire récente du département.

Lancée comme un véritable "pèlerinage pour la paix", la tournée menée par le Ministre Sidi Touré s’est déroulée sur plusieurs semaines dans tous les recoins de Béoumi. Accompagné de figures locales telles que KOUAME Armand dit Djezou, Maire adjoint, et Alla Guillaume, Président de la Fédération des Mutuelles d'Ando Kékrénou, le Ministre a multiplié les rencontres avec toutes les couches sociales : chefs traditionnels, religieux, jeunes, femmes, commerçants, et communautés allogènes.

La démarche a débuté par des échanges profonds avec les chefs coutumiers des villages d’Ando Kékrénou, Zèdè Bossi, Zèdè Djanhou, Bandamassi, Bodokro, entre autres. Devant eux, Sidi Touré a insisté sur l’importance du vivre-ensemble et de l’unité comme socles du développement durable.

« Dites à nos enfants de ne pas répondre à la provocation. Si on leur marche sur le pied, qu’ils le retirent et s’en aillent sans histoire », a-t-il déclaré avec sagesse.

Le même message a été relayé dans les lieux de culte. Après la grande prière du vendredi à la mosquée de Béoumi, le Ministre a invité les imams à placer la marche sous leurs bénédictions. Il s’est ensuite rendu dans les églises catholiques et méthodistes, réaffirmant l’importance de la cohésion interreligieuse.

Sidi Touré a également accordé une place de choix aux femmes, saluant leur rôle central dans la paix familiale et communautaire. Il a rencontré des associations féminines et des mareyeuses, soulignant leur dynamisme dans l’économie locale.

La jeunesse, souvent la plus exposée aux manipulations politiques, a été au cœur de la sensibilisation. Le Ministre a parlé un langage franc et accessible : « Chers jeunes, votre avenir réside dans la paix. Pourquoi vous battre avec un ami ou un frère avec qui vous allez au champ ou partagez un pot ? Ne vous laissez pas posséder par le diable en cette période. »

Des moyens ont été mis à la disposition des organisations de jeunesse pour qu’elles relaient le message et participent activement à la marche du 20 septembre.

Quant aux communautés allogènes (malinkés, mauritaniens, sénégalais, nigérians), elles ont été associées au dialogue pour garantir un climat électoral apaisé. L’appel à la paix a transcendé les appartenances ethniques ou religieuses.

Lors d’une rencontre avec les commerçants du département, ces derniers ont sollicité le parrainage du Ministre pour leur prochaine célébration annuelle, qu’ils souhaitent placer sous le signe de la paix. Sidi Touré leur a rappelé : « En temps de crise, ce sont vos magasins et vos affaires qui sont pillés en premier. La paix est une condition essentielle à la prospérité économique. »

Le point d’orgue de cette mobilisation citoyenne sera la Grande Marche Républicaine de ce samedi 20 septembre, qui partira de la gare routière pour aboutir à la mairie de Béoumi. Présentée officiellement au chef de village, Nanan Djè Kouadio, cette marche est placée sous le signe de la neutralité politique. L’objectif est clair : éviter les violences post-électorales et rappeler que Béoumi est une terre de brassage et de métissage, où les familles baoulées et malinkés sont souvent liées par les mariages et l’histoire commune.

À travers cette initiative, Béoumi montre que la paix se construit dans la proximité, le dialogue et la reconnaissance mutuelle. Ce mois d’écoute et d’échange est plus qu’une campagne : c’est un engagement collectif vers un avenir pacifique et solidaire, à l’image de ce que la Côte d’Ivoire souhaite incarner en 2025.

Wassimagnon