Cameroun : Des organisations humanitaires s'inquiètent de la dégradation du climat sécuritaire
À quelques jours de l’élection présidentielle du 12 octobre au Cameroun, plusieurs institutions internationales tirent la sonnette d'alarme face à l'escalade des violences dans les territoires anglophones du pays.
Le FEWS NET, un réseau spécialisé dans l'alerte alimentaire et financé par l'USAID, fait état d'une dégradation du climat sécuritaire durant le mois de septembre, particulièrement dans les provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans son analyse du 3 octobre 2025, l'organisme constate une intensification des attaques visant les populations civiles, en lien avec l'instauration d'un confinement de six semaines par les mouvements séparatistes visant à empêcher la tenue du vote présidentiel.
Conséquences
Selon le réseau d’Ong, cette instabilité grandissante a engendré de multiples répercussions : entrave accrue aux activités agricoles et pastorales, difficultés d'accès aux espaces commerciaux et aux axes de transport, ainsi que de nouvelles vagues de déplacements de populations. Ces mouvements viennent s'ajouter au million de déplacés internes déjà recensés dans le pays. Le FEWS NET souligne également la persistance de fortes tensions politiques et intercommunautaires à l'échelle nationale à l'approche du jour du vote.
Le confinement décrété du 8 septembre jusqu'à début octobre dans les deux régions anglophones a provoqué une multiplication des agressions contre les civils et un arrêt quasi-total de l'économie locale. Cette situation a limité l'accès des familles aux produits alimentaires, les commerces et marchés demeurant fermés en semaine, ce qui a perturbé l'approvisionnement en denrées essentielles et affecté les revenus des ménages.
Les marchés du samedi et dimanche, devenus les uniques lieux d'achat possibles, ont connu une affluence massive, entraînant une augmentation modérée, mais notable des tarifs alimentaires dans les villes. Les interventions humanitaires ont également pâti de ce contexte : retards dans les livraisons, interruptions temporaires des chaînes d'approvisionnement et accès restreint à certaines zones.
Dans les secteurs les plus isolés et vulnérables – notamment Donga-Mantung, Momo, Bui, Lebialem et Menchum – les populations n'ayant pu effectuer leurs récoltes et recevant peu d'assistance voient leurs ressources s'amenuiser dangereusement. Selon le Fewsnet, ces communautés continueront à souffrir de pénuries alimentaires graves, renforçant leur besoin d'aide d'urgence.
Recommandations
Durant l'été, International Crisis Group (ICG) avait déjà pressé les autorités camerounaises d'adopter des dispositions pour assurer la protection des votants dans les territoires en crise. L'institution préconisait une réduction des tensions avant l'élection, évoquant notamment la possibilité de relâcher des détenus politiques anglophones et de négocier la fin des blocages imposés par les factions séparatistes.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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