Samia Suluhu Hassan

Samia Suluhu Hassan a prêté serment lundi en tant que présidente élue de la Tanzanie.

Malgré des violences électorales meurtrières et une opposition vent debout, Samia Suluhu Hassan a été officiellement investie présidente de la Tanzanie ce lundi 3 novembre, selon les images diffusées par la télévision nationale.

« Moi, Samia Suluhu Hassan, jure de remplir mes fonctions de présidente de la République avec diligence et un cœur sincère », a déclaré la cheffe de l’État, vêtue d’un long habit noir et d’un voile rouge.

Propulsée à la tête du pays en 2021 après le décès de John Magufuli, la dirigeante tanzanienne avait d’abord promis d’assouplir les restrictions héritées de son prédécesseur avant d’être accusée, ces dernières années, d’avoir instauré une répression politique de plus en plus sévère.

Selon l’opposition, plusieurs centaines de personnes ont été tuées lors des violences post-électorales. Le principal parti d’opposition, le CHADEMA, a rejeté les résultats du scrutin, qualifiant l’élection de « coup d’État ouvert ».

« L’annonce des résultats constitue un coup d’État contre la volonté des Tanzaniens, à qui l’on a dénié le droit démocratique de choisir leur dirigeant », a dénoncé le parti dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter).

La Commission électorale a proclamé Samia Suluhu Hassan victorieuse avec 97,66 % des voix, soit plus de 31,9 millions de suffrages sur 32,7 millions exprimés, lui garantissant ainsi un second mandat.

Le CHADEMA avait été exclu du processus électoral dès avril pour ne pas avoir signé à temps le code de conduite électoral. Son leader, Tundu Lissu, avait été arrêté pour « trahison » après avoir lancé la campagne « Pas de réformes, pas d’élection ».

Un scrutin aux allures de plébiscite, mais que de nombreux observateurs qualifient déjà de virage autoritaire dans un pays longtemps présenté comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Est.