Abdourahamane Tiani

Le président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, a annoncé samedi que la frontière entre le Niger et le Bénin restera fermée jusqu’à ce que la situation sécuritaire s’améliore du côté béninois. 

S’exprimant lors d’un meeting à Gaya, ville frontalière du sud-ouest du Niger, le chef de l’État a appelé la population à rester vigilante face aux pressions extérieures et aux manœuvres de déstabilisation dans la région sahélienne.

« Tant que la situation n’évoluera pas du côté béninois, le Niger n’a d’autre choix que de maintenir cette frontière fermée. L’ouvrir reviendrait à trahir les aspirations du peuple nigérien », a affirmé le président Tiani, devant une foule acquise à sa cause.

Le dirigeant a évoqué la présence présumée de soldats français et belges au Bénin, accusant ce pays de servir de base arrière à des puissances étrangères hostiles aux États de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Niger, le Mali et le Burkina Faso.

Le général Tiani a accusé le Bénin de permettre aux puissances occidentales de « financer et soutenir le terrorisme » dans le but de « déstabiliser les pays de l’AES ». Il a notamment cité le cas du porte-hélicoptère amphibie français Tonnerre, stationné au port de Cotonou, où se trouveraient selon lui « des milliers de soldats français ».

Le président nigérien a également rappelé que certaines troupes françaises, après leur départ du Niger en 2023, se seraient repliées via le territoire béninois.u

Cette déclaration intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre le Niger et le Bénin. Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 à Niamey, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les relations entre les deux pays se sont nettement dégradées.

Le Bénin, allié de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), avait soutenu les sanctions régionales imposées au Niger à la suite du putsch.

En réaction, Niamey a fermé sa frontière sud et suspendu plusieurs accords bilatéraux.

La fermeture prolongée de la frontière avec le Bénin affecte lourdement le commerce transfrontalier, notamment pour les transporteurs et commerçants des deux côtés. Gaya et Malanville, deux villes jumelles séparées par le fleuve Niger, vivent au ralenti depuis plus d’un an.