Côte d'Ivoire : Journée mondiale des toilettes, Abidjan face à l'urgence sanitaires
Le Ministre Bouaké Fofana ce mercredi au Plateau (Ph Koaci)
Dans un pays où un enfant meurt encore chaque jour faute d’eau potable et d’hygiène, la Journée Mondiale des Toilettes prend cette année un sens particulier. La Côte d’Ivoire hausse le ton et rappelle que l’assainissement n’est pas un luxe, mais une condition essentielle pour protéger les vies et préserver la dignité humaine.
À l’occasion de la 25ᵉ édition de la Journée Mondiale des Toilettes, célébrée ce 19 novembre 2025, la Côte d’Ivoire a une nouvelle fois élevé la voix pour rappeler l’urgence sanitaire liée à l’accès à des toilettes dignes, sûres et résilientes. Le message officiel, délivré par M. Bouaké Fofana, Ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, sonne comme un appel national : « L’assainissement dans un monde en mutation : nous aurons toujours besoin de toilettes ».
Un thème qui résonne dans un contexte mondial marqué par le changement climatique, l’urbanisation rapide et les inégalités croissantes.
Selon les dernières données OMS/UNICEF 2025, le constat est alarmant :
– 3,4 milliards de personnes vivent sans assainissement sécurisé ;
– 354 millions pratiquent encore la défécation à l’air libre ;
– 2,1 milliards n’ont pas accès à l’eau potable ;
– 159 millions continuent de boire de l’eau de surface non traitée.
Le Ministre a rappelé que « chaque jour, près d’un millier d’enfants de moins de cinq ans meurent du fait de l’eau insalubre et du manque d’hygiène ».
Le continent africain reste particulièrement touché, avec 779 millions de personnes dépourvues de services d’assainissement de base et plus de 418 millions sans eau potable. Des chiffres qui traduisent l’ampleur du défi.
Au niveau national, deux ménages sur trois disposent de toilettes adéquates. Mais cette moyenne masque une forte inégalité :
– 4 ménages sur 5 en milieu urbain ;
– seulement 2 sur 5 en milieu rural.
Pire encore, 19 % de la population pratique toujours la défécation en plein air. Une situation jugée préoccupante par le Ministre Bouaké Fofana :
« L’accès à l’assainissement est un droit fondamental. Sans toilettes sûres, il n’y a ni santé, ni dignité, ni développement. »
Pour améliorer cette situation, le MINHAS a multiplié les interventions cette année. Plus de 2 000 latrines scolaires ont été réhabilitées, un geste fort en faveur des enfants et des enseignants :
« Ces actions montrent notre détermination à bâtir un pays où chaque citoyen, où qu’il vive, peut accéder à des infrastructures d’assainissement dignes. »
La célébration nationale se tiendra à Fadiadougou, dans le district du Woroba, une localité symbole des défis ruraux.
Le Ministre Bouaké Fofana a tenu à saluer l’engagement des partenaires, dont l’UNICEF, la Banque Mondiale, la BAD, la BID et l’AFD. Il a également lancé un appel à l’unité :
« Nous aurons toujours besoin de toilettes. Le secteur privé, les ONG, les mutuelles et les communautés doivent rejoindre cet effort national. »
Un message qui se veut à la fois un avertissement et un engagement :« L’eau, c’est la vie ; l’assainissement, c’est la dignité. »
Jean Chresus, Abidjan
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