Côte d'Ivoire : L'Ordre des Experts-Comptables, le PAGDS et la Banque Mondiale lancent une formation stratégique pour professionnaliser la chaine comptable
Abidjan a abrité, le lundi 22 décembre 2025, au Capitol Hôtel, la cérémonie officielle de lancement de la formation des comptables débutants et des membres des Centres de Gestion Agréés (CGA) à la maîtrise du système comptable OHADA révisé (SYSCOHADA).
Cette initiative de grande portée est portée par l’Ordre des Experts-Comptables de Côte d’Ivoire (OEC-CI), avec l’appui du Projet d’Amélioration de la Gouvernance pour la Délivrance des Services de base aux citoyens (PAGDS), financé par la Banque mondiale.
La cérémonie a réuni de nombreuses personnalités du secteur public et privé, notamment la présidente de l’OEC-CI, Mme Pascale Guéi-Ecaré, le Coordonnateur adjoint du PAGDS, M. Akrou Bertin, le TTL du PAGDS à la Banque mondiale, M. Diop Saïdou, ainsi que des représentants de la Direction générale des impôts (DGI).
Dans un discours central et fortement applaudi, Mme Pascale Guéi-Ecaré, présidente de l’Ordre des experts-comptables de Côte d’Ivoire, a souligné le caractère inédit et stratégique de cette formation, la première du genre spécifiquement dédiée aux comptables membres de la profession.
Selon elle, cette initiative vise avant tout à renforcer la maîtrise du SYSCOHADA révisé, outil fondamental du métier comptable, afin d’améliorer la qualité de l’information financière produite en Côte d’Ivoire. Une information fiable et pertinente, a-t-elle insisté, est indispensable aussi bien pour la mobilisation des recettes fiscales de l’État que pour la prise de décision des chefs d’entreprise.
« Nous voulons contribuer à la performance des entreprises ivoiriennes et accompagner l’émergence de champions nationaux. Une information financière de qualité est un levier essentiel de développement économique », a déclaré la présidente de l’OEC-CI.
Elle a également souligné que cette formation permettra de réduire la charge de travail des experts-comptables lors du visa des états financiers, conséquence directe d’une meilleure appropriation du SYSCOHADA par les comptables et collaborateurs des CGA.
Mme Guéi-Ecaré a exprimé sa profonde gratitude à la Banque mondiale et au PAGDS pour leur appui constant, tout en révélant l’existence d’une forte demande en formation, avec une longue liste d’attente de professionnels désireux de renforcer leurs compétences.
Représentant la coordonnatrice du PAGDS, M. Akrou Bertin, Coordonnateur adjoint du projet, a rappelé que le PAGDS, mis en œuvre depuis 2019, a significativement contribué à l’amélioration de la gouvernance économique et financière en Côte d’Ivoire.
Après plus de six années d’exécution, y compris une phase additionnelle obtenue en 2022, le projet a enregistré des résultats probants en matière de budgétisation, de passation des marchés, de digitalisation des procédures, et d’amélioration de la délivrance des services publics dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et les finances publiques.
Dans ce contexte, l’appui du PAGDS à cette formation s’inscrit dans une logique de continuité, visant à professionnaliser davantage la chaîne comptable et à améliorer la transparence financière des entreprises ivoiriennes.
« La maîtrise du SYSCOHADA est un pilier essentiel pour produire des informations financières fiables, crédibles et utiles à l’administration fiscale, aux partenaires financiers et aux investisseurs », a-t-il souligné.
Prenant la parole à son tour, Diop Saïdou, TTL du PAGDS à la Banque mondiale, a réaffirmé l’engagement de l’institution aux côtés de la Côte d’Ivoire pour soutenir les grandes réformes économiques et financières.
Il a rappelé que le PAGDS s’inscrit dans le Cadre de Partenariat Pays 2023-2027, aligné sur le Plan National de Développement (PND) et la Vision 2030, avec pour ambition de faire de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.
Selon lui, le rôle de l’Ordre des experts-comptables est déterminant dans la mobilisation des recettes intérieures, la certification des comptes, la transparence financière et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
« Cette formation contribuera directement à l’amélioration de la qualité de l’information financière et à la performance des organisations. Elle est en parfaite cohérence avec les priorités de la Banque mondiale en matière de gouvernance économique », a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs annoncé la préparation d’un nouveau projet axé sur la mobilisation des ressources intérieures, qui pourra s’appuyer sur l’expertise et le rôle stratégique de l’OEC-CI.
Intervenant au nom de la Direction générale des impôts, Brou Brou Fulbert, conseiller technique du Directeur général, a insisté sur l’importance du renforcement continu des capacités des professionnels comptables.
Il a rappelé que la DGI est l’un des principaux utilisateurs des états financiers et a exprimé le souhait de disposer de documents réguliers, sincères, bien justifiés et conformes aux normes, afin de garantir une information financière de qualité.
Il a également salué l’appui du PAGDS à la digitalisation des états financiers, qui devrait entrer pleinement en vigueur à partir de 2026, en cohérence avec les réformes numériques engagées par l’administration fiscale depuis 2020.
À travers cette formation au SYSCOHADA révisé, l’Ordre des experts-comptables de Côte d’Ivoire, le PAGDS et la Banque mondiale réaffirment leur volonté commune de renforcer la profession comptable, d’améliorer la gouvernance financière et de soutenir durablement le développement économique du pays.
Wassimagnon
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