Atanga Nji

Au Cameroun, une bataille silencieuse fait rage. Elle oppose deux poids lourds du régime : Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, et Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la présidence. En jeu ? Le contrôle des taxes sur les jeux en ligne, un secteur ultra-lucratif.

Tout a commencé par un choix controversé. Atanga Nji a attribué un marché stratégique à Intouch, une entreprise sénégalaise spécialisée dans les solutions de paiement. Sans appel d’offres. Sans décret. Juste une décision unilatérale. Les opérateurs du secteur ont crié au scandale. Certains ont même suspendu leurs activités, dénonçant une taxation confiscatoire.

Mais Ngoh Ngoh n’a pas lâché l’affaire. Soutenu par le ministère des Finances, il a défendu une autre solution : celle proposée par In-Soft, une société hongkongaise expérimentée. Le 1ᵉʳ juillet 2024, il a adressé une lettre à Atanga Nji, rappelant les « hautes instructions » du président Biya. En vain. Le ministre a ignoré l’avertissement, défiant ainsi l’autorité du redouté secrétaire général.

Le 6 février 2025, Ngoh Ngoh a réitéré ses arguments. Il a rappelé que la gestion des taxes relève du ministère des Finances, pas de l’Administration territoriale. Mais Atanga Nji tient bon. Il refuse de céder, marquant ainsi son indépendance vis-à-vis du clan présidentiel.

Cette crise révèle des tensions profondes au sein du pouvoir. Elle soulève aussi des questions cruciales : transparence, respect des procédures, utilisation des fonds publics. Les Camerounais attendent des réponses claires.

Une chose est sûre : cette guerre des jeux en ligne n’est pas près de s’arrêter. Et ses conséquences pourraient être lourdes, tant pour les acteurs du secteur que pour l’image du pays. Et vous, que pensez-vous de cette affaire ?

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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