La lutte contre le cancer du col de l’utérus s’intensifie en Côte d'Ivoire avec le lancement, du 7 au 13 avril 2025, d'une vaste campagne nationale de vaccination. L’objectif est de protéger 3 535 286 filles âgées de 9 à 18 ans contre cette maladie, qui représente la deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes du pays.

Lors d’une conférence de presse tenue le 4 avril 2025, Charles Aka, Directeur de cabinet du ministère de la Santé, a dévoilé les détails de cette initiative et annoncé que le lancement officiel de la campagne se fera le lundi 7 avril à Abobo, en présence de la Présidente du Sénat et Maire de la commune, ainsi que des autorités sanitaires et partenaires techniques.

Le cancer du col de l'utérus (CCU) constitue un problème majeur de santé publique en Côte d'Ivoire. Selon les chiffres officiels, le nombre de nouveaux cas est passé de 2 067 en 2020 à 2 360 en 2022, et les décès liés à cette pathologie ont également augmenté, passant de 1 417 en 2020 à 1 461 en 2022. La principale cause de cette maladie est l’infection persistante par le Virus du Papillome Humain (HPV), souvent contractée dès l’adolescence après les premiers rapports sexuels.

Face à cette situation alarmante, la vaccination contre le HPV, qui est l'une des mesures de prévention les plus efficaces et sûres, est devenue un pilier de la stratégie nationale de lutte contre le cancer du col de l'utérus.

Le vaccin, introduit dans le Programme Élargi de Vaccination (PEV) en 2019, permet de prévenir l’infection par le HPV et de réduire ainsi le risque de développer un cancer du col de l’utérus.

Cette campagne nationale de vaccination multi-âge (MAC) vise à vacciner toutes les filles âgées de 9 à 18 ans. Elle s’inscrit dans un effort de rattrapage pour les filles âgées de 10 à 14 ans qui n’ont pas pu bénéficier du vaccin lors de son introduction dans le PEV en 2019. Pour cette opération, les autorités sanitaires prévoient de déployer des équipes de vaccination dans les écoles, les gares routières, les marchés, les lieux de culte, ainsi que dans les quartiers et villages à travers tout le pays.

Le vaccin sera administré gratuitement, et chaque fille vaccinée recevra une carte de vaccination, preuve de sa prise en charge. Les parents sont appelés à conserver cette carte, qui est également essentielle en cas de suivi en cas d’éventuels effets indésirables. Bien que les effets secondaires soient rares, le ministère a rassuré les parents qu'ils seront pris en charge gratuitement dans les centres de santé.

Charles Aka a insisté sur l’importance de l’implication de tous dans cette campagne. Il a lancé un appel à la mobilisation des parents, des enseignants, des professionnels de santé et de la communauté dans son ensemble pour encourager et faciliter la vaccination des jeunes filles. 

« Protéger aujourd’hui, c’est garantir la santé de nos filles », a-t-il souligné.

Les autorités soulignent également que cette campagne vise à assurer une protection efficace et durable contre le cancer du col de l’utérus, contribuant ainsi à la réduction du fardeau de cette maladie et à la préservation de la santé des femmes ivoiriennes.

Cette campagne bénéficie du soutien de plusieurs partenaires internationaux, notamment l'OMS, l’UNICEF, Gavi, Jhpiego, et d’autres acteurs de la santé publique, qui accompagnent le ministère de la Santé dans la mise en œuvre de cette opération à grande échelle.

Le vaccin contre le HPV est reconnu comme étant sûr, efficace et essentiel dans la prévention du cancer du col de l’utérus. Le gouvernement ivoirien et ses partenaires espèrent que cette campagne permettra de renforcer la couverture vaccinale, qui peine encore à atteindre les 80 % nécessaires pour une protection optimale de la population cible.

La campagne de vaccination contre le cancer du col de l’utérus représente un pas important dans la lutte contre cette maladie en Côte d’Ivoire. 

Du 7 au 13 avril 2025, 3 535 286 filles auront l’opportunité de se faire vacciner gratuitement, un geste crucial pour leur santé future. 

Les autorités appellent à une large mobilisation afin de faire de cette campagne un succès et d’ouvrir la voie à un avenir sans cancer du col de l’utérus pour les générations futures.

Wassimagnon