

Cameroun : Liberté de la presse, l'intelligence artificielle au cœur des débats dans un contexte préélectoral tendu
Dans ce contexte pré-électoral, les professionnels des médias camerounais se rassemblent pour défendre la liberté de la presse lors des « Universités de la Presse », qui se tiennent au siège de l'UNESCO dans le quartier Dragage.
Cette 33ème édition de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse est marquée par une atmosphère particulièrement délicate au Cameroun. Cette commémoration, qui s'inscrit dans la lignée de la Déclaration de Windhoek signée en 1991 par des journalistes africains, survient quelques semaines après qu'une résolution a été adoptée par le Parlement européen le 3 avril 2025, demandant à l'Union européenne de soutenir une enquête de l'ONU et d'accorder des visas humanitaires aux journalistes en danger.
« Au quotidien, le SPIC se bat pour promouvoir la liberté de la presse, protéger la sécurité des journalistes et soutenir le travail des médias au Cameroun », rappelle Thierry Eba, président du Syndicat des Professionnels de l'Information et de la Communication du Cameroun (Spic). Il souligne également que de nombreuses violations à l'encontre des professionnels des médias restent impunies. L'impact de l'intelligence artificielle sur le journalisme est au centre des débats. L'événement, organisé sous forme de conférence-débat sur le thème « L'impact de l'intelligence artificielle sur la liberté de la presse », a rassemblé près de 75 participants issus des milieux professionnels, universitaires et gouvernementaux. La journée était structurée autour de deux panels.
Le premier panel, intitulé « L'information dans un monde nouveau », a examiné les défis que l'intelligence artificielle pose aux médias traditionnels. Des intervenants comme le Dr Pierre Nka et le Dr. Hervé Tiwa ont entretenu le public de la manière dont l'IA transforme le travail des journalistes. Pour Pierre Nka, il est essentiel que les journalistes fassent le travail de terrain rigoureux. Et s’éloignent de l’IA qui peut les rendre paresseux.
L’IA affirme Pierre Nka ne peut faire aucune enquête ni aucun reportage.
Hervé Tiwa pense pour sa part que l’IA est un outil indispensable qui aide les journalistes et professionnels des medias.
Le Professeur Baba Wame a analysé les défis posés par l’utilisation de l’IA et les réseaux sociaux.
Le second panel, « rôle des médias face à la transformation des sociétés », a abordé les aspects sociologiques et juridiques de l'IA avec Charles LOGMO, ainsi que les opportunités qu'elle représente pour les entreprises de presse.
Les différents intervenants ont unanimement reconnu l’impact de l’IA sur le travail des journalistes.
Campagne contre la haine et pour l'information de qualité
Face à la montée des fausses nouvelles et de la désinformation, le SPIC lance en 2025 la campagne « L'information, non la haine », qui met l'accent sur la qualité de l'information en s'opposant aux discours haineux dans les médias.
« En ces temps incertains, où les fausses nouvelles et la désinformation sont propulsées par divers acteurs, parfois insoupçonnés, voulant tordre la vérité pour divertir et faire prospérer le mensonge engendrant la haine et toutes sortes de maux, les professionnels des médias se trouvent à l'orée de leur destin », alerte le SPIC.
Déclaration
A l’issue des travaux une déclaration a été rendue publique. Dans sa déclaration, le syndicat insiste sur l'importance d'un soutien gouvernemental aux médias en cette année d'élections, « La situation préoccupante des travailleurs et des entreprises médiatiques qui doivent servir une information comme bien public, doit être inscrite au rang des priorités du gouvernement en 2025 », peut-on en retenir.
Le SPIC rappelle que « protéger les médias c'est aussi leur donner les moyens d'exister » et invite les dirigeants et professionnels de médias à s'inspirer des principes de la Charte de Munich pour pratiquer « un journalisme dans sa pureté » et ainsi contribuer à diminuer « les grandes tares observées depuis lors dans l'environnement médiatique camerounais. »
Avec la participation de représentants de l'UNESCO, cette journée visait non seulement à faire un état des lieux de la liberté de presse au Cameroun, mais aussi à créer un cadre de réflexion sur les barrières qui jalonnent l'avenir de la presse dans le pays.
Les organisateurs espèrent que cette conférence permettra aux parties prenantes de s'engager collectivement à lever les obstacles à la liberté de la presse et à mettre en place des mécanismes de surveillance et d'alerte pour les cas de violation des droits des journalistes.
« Tous pour Un et Un pour Tous, la vérité finira par triompher », conclut le SPIC dans sa déclaration, réaffirmant ainsi son engagement pour une presse libre et indépendante au Cameroun.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com

Infos à la une




Communiqués
Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire
