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Cameroun : Bello Bouba Maïgari va-t-il trahir Paul Biya comme il a trahi Ahidjo ? Rendez-vous de vérité le 28 juin
 

Cameroun : Bello Bouba Maïgari va-t-il trahir Paul Biya comme il a trahi Ahidjo ? Rendez-vous de vérité le 28 juin

 
 
 
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© Koaci.com - vendredi 13 juin 2025 - 10:44

Bello Bouba Maïgari, président de l'Undp (Ph)




Trente ans après avoir tourné le dos à l'opposition, l'Undp de Bello Bouba Maïgari s'apprête-t-elle à rompre son alliance historique avec le RDPC ? La convocation surprise du Comité central pour le 28 juin au Palais des congrès de Yaoundé fait trembler l'échiquier politique camerounais.


Le 6 juin 2025, une décision laconique mais lourde de sens est tombée du siège de l'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (Undp). Bello Bouba Maïgari, président national du parti depuis 1990, convoque son Comité central pour le 28 juin prochain à Yaoundé. L'ordre du jour ? Il sera « communiqué séance tenante », précise sobrement le document officiel signé de la main du leader septentrionale.


Cette discrétion inhabituelle sur l'agenda de la réunion attise toutes les spéculations. À quatre mois de la présidentielle d'octobre 2025, cette convocation intervient dans un contexte politique particulièrement tendu, marqué par une pression croissante de la base militante de l'UNDP sur son leadership.


Pression de la base : « Zéro voix pour le RDPC en 2025 »


Les signaux de grogne remontent depuis plusieurs mois des sections locales de l'UNDP, particulièrement dans la zone septentrionale, fief traditionnel du parti. Les militants ne mâchent plus leurs mots : « Soit il est candidat, soit la base vote pour le changement. L'alliance avec le RDPC est en péril », martèlent-ils dans des déclarations qui circulent dans les couloirs du parti.


Cette fronde interne place Bello Bouba Maïgari dans une position délicate. L'homme qui a bâti sa carrière politique sur des retournements spectaculaires se retrouve aujourd'hui sommé par ses propres troupes de choisir entre la fidélité à son allié Paul Biya et les aspirations de changement de sa base militante.


La formule lapidaire qui circule dans les rangs de l'UNDP résume bien l'état d'esprit : « Time for change. Even the devil wants it in Cameroon. » Une phrase qui en dit long sur l'exaspération d'une partie de l'électorat face au statu quo politique.


Parcours politique marqué par les revirements


L'ironie de la situation n'échappe à personne. Bello Bouba Maïgari, aujourd'hui ministre d'État, ministre du Tourisme et des Loisirs, a déjà opéré par le passé des voltes faces politiques spectaculaires. Dans les années 1990, il avait tourné le dos à l'opposition à un moment de l'histoire politique camerounaise, ralliant progressivement le camp du président Paul Biya.


 

Cette alliance s'est concrétisée en 2004 par la signature d'une convention écrite avec le RDPC, la seule de ce type au Cameroun. Un accord qui a permis à l'UNDP d'être représentée au gouvernement avec deux postes ministériels : celui de Bello Bouba Maïgari lui-même et celui de Marie Rose Dibong, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'Habitat et du Développement urbain.


Mais les temps changent, et avec eux les équilibres politiques. Après plus de vingt ans de fidélité au Rdpc, l'Undp semble aujourd'hui tentée par l'aventure de l'indépendance politique.


Le choix du lieu de la réunion n'est pas anodin. Le Palais des congrès de Yaoundé, cette infrastructure emblématique héritée de l'ère Ahidjo et aujourd'hui gérée par la fille de l'ancien président, devient le théâtre d'une possible nouvelle trahison politique. Une symbolique qui n'échappera à personne dans un pays où la mémoire politique est longue.


Pour les observateurs de la scène politique camerounaise, cette réunion du 28 juin s'annonce comme un moment de vérité. L'Undp va-t-elle annoncer sa participation indépendante à la présidentielle de 2025 ? Bello Bouba Maïgari va-t-il franchir le Rubicon et tourner définitivement le dos à son allié de longue date ?


Trois scénarios sur la table


Les spéculations vont bon train sur les options qui s'offrent à l'UNDP. Trois scénarios semblent se dessiner :


Le maintien de l'alliance avec le RDPC et le soutien au candidat du parti au pouvoir, dans la continuité de la convention de 2004. Cette option satisferait la direction du parti mais risquerait de provoquer une hémorragie militante dans les rangs de l'Undp.


Le soutien à un candidat de l'opposition, marquant ainsi une rupture claire avec le Rdpc au pouvoir sans pour autant engager directement la responsabilité de Bello Bouba Maïgari dans la course présidentielle.


La présentation d'un candidat propre à l'Undp, très probablement Bello Bouba Maïgari lui-même, marquant ainsi le retour du parti sur la scène de l'opposition après trois décennies d'alliance avec le pouvoir.


L'enjeu de la crédibilité


 

Au-delà des calculs politiciens, c'est la crédibilité même de l'Undp qui se joue dans cette décision. Parti historique de l'opposition camerounaise, l'Undp a vu son influence décliner au fil des années d'alliance avec le Rdpc. Une candidature indépendante pourrait lui permettre de retrouver sa virginité politique et de séduire à nouveau un électorat en quête d'alternatives.


Mais le pari est risqué. Rompre avec le Rdpc, c'est aussi perdre les avantages de l'alliance : postes ministériels, accès aux ressources de l'État, influence dans les cercles du pouvoir. Pour un parti qui a goûté aux délices du pouvoir pendant plus de vingt ans, le retour dans l'opposition n'est pas une décision anodine.


Bouleversement de l'échiquier politique ?


Si l'UNDP venait à rompre avec le RDPC, ce serait un séisme sur l'échiquier politique camerounais. Cette défection priverait le parti au pouvoir d'un allié historique et pourrait encourager d'autres formations à reconsidérer leur positionnement.


Dans un contexte où l'aspiration au changement gagne du terrain, la décision de l'Undp pourrait faire effet domino et redessiner complètement la carte politique du pays à l'approche de l'élection présidentielle.


Le 28 juin 2025 restera-t-il dans l'histoire comme la date d'une nouvelle trahison de Bello Bouba Maïgari ou comme celle de son retour aux sources de l'opposition ? Réponse dans quelques jours au Palais des congrès de Yaoundé, où se joue peut-être l'avenir politique du Cameroun.




-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.


-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com


 
 
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