Cameroun : Présidentielle 2025, au moins 30 recours devant le Conseil constitutionnel
Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel (ph)
Au moins trente requêtes ont déjà été déposées, par les candidats recalés, à la course à la présidentielle.
Au Cameroun, la course à la présidentielle de 2025 prend une tournure judiciaire inattendue. Alors que la liste des 13 candidats retenus par ELECAM vient d'être publiée le 26 juillet, le Conseil constitutionnel croule déjà sous les recours. Au moins 30 requêtes ont été déposées ce 28 juillet à la mi-journée, avec une échéance fixée à 23 h 59.
Sur les 83 candidatures initialement déposées, seules 13 ont passé le crible d'ELECAM. Un taux de sélection de moins de 16 % qui explique en partie cette vague de contestations. Parmi les heureux élus figurent des poids lourds de la politique camerounaise : Paul Biya pour le RDPC, Joshua Osih pour le SDF, ou encore Cabral Libii pour le PCRN, Tomaino Ndam Njoya (UDC) et Akere Muna (Univers).
Cette sélection a laissé sur le carreau 70 prétendants à la magistrature suprême, dont certains ne comptent pas baisser les bras sans se battre.
Plusieurs recours
Les contestations affluent depuis la publication de la liste officielle. Parmi les requérants les plus actifs, Bertin Kisob du Cameroon Party for Social Justice (CPSJ) se distingue par l'audace de ses démarches. Il a déposé non pas un, mais trois recours : la reconsidération de sa propre candidature, rien de moins que le rejet de celle du président sortant Paul Biya, et la récusation pure et simple de tous les membres du Conseil constitutionnel.
D'autres candidats recalés tentent également leur chance devant la haute juridiction. Bessiping du RFERE, André Dibamou de la JDC, et même Léon Theller Onana du RDPC ont tous introduit des requêtes pour obtenir la reconsidération de leur candidature.
Comme attendu par de nombreux observateurs politiques, les avocats de Maurice Kamto du Manidem ont pareillement déposé leur recours avant l'échéance de minuit.
Course contre-la-montre
Le code électoral est formel : les candidats recalés disposent de 48 heures après la publication de la liste d'ELECAM pour introduire leurs recours. Une fois cette échéance passée, le Conseil constitutionnel aura dix jours pour examiner l'ensemble des requêtes et publier la liste définitive des candidats.
Cette procédure, bien que prévue par les textes, s'annonce particulièrement chargée pour la haute juridiction qui doit traiter au moins 30 dossiers dans un délai contraint. Ses décisions détermineront le visage final de la course à la présidentielle du 12 octobre prochain.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
– Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
