À quelques mois de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, une parade inhabituelle s'est déroulée au Palais de l'Unité à Yaoundé. Les chefs traditionnels de la région de l'Ouest du Cameroun ont massivement réaffirmé leur soutien au président-candidat Paul Biya. Une démarche qui soulève des questions sur l'indépendance de l'autorité traditionnelle face au pouvoir politique.

La délégation était impressionnante par sa composition. On pouvait y observer les figures les plus respectées de la chefferie traditionnelle de l'Ouest : le roi des Batcham, le roi des Balatchi, le roi des Babadjou, le roi des Bamendjo, ou encore le roi de Fotetsa. Tous ces dignitaires traditionnels se sont rendus au Palais de l'Unité dans un objectif commun : apporter leur caution morale et leur soutien électoral à Paul Biya.

La délégation a été reçue par Ferdinand Ngoh Ngoh, président du comité stratégique chargé de préparer la campagne présidentielle du candidat sortant.

Absence remarquée

Cependant, tous les chefs traditionnels de la région n'ont pas participé à cette démarche collective. L'absence la plus remarquée est celle de Sa Majesté Sokoudjou Jean Rameaux, décrit comme « le chef le plus opposé au régime de la région ».

L'approche de la présidentielle du 12 octobre révèle une société camerounaise « écartelée entre les tendances politiques ». Dans ce contexte tendu, la position des chefs traditionnels devient particulièrement délicate. Beaucoup sont soupçonnés de « rouler pour le pouvoir en place » à Yaoundé, non par conviction, mais par calcul.

Le défilé des chefs traditionnels de l'Ouest au Palais de l'Unité s'inscrit dans une dynamique plus large observée à travers tout le territoire national. Ces dernières semaines, les autorités traditionnelles de différentes régions multiplient les déplacements vers la capitale pour manifester leur soutien au président-candidat.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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