À quelques jours de l’Assemblée consultative de l’Organisation interprofessionnelle agricole (OIA) Café-Cacao, prévue du 19 au 23 août à Yamoussoukro, la colère gronde dans les rangs des producteurs ivoiriens. Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi à Cocody, plusieurs responsables de fédérations et d’associations ont exprimé leur profond mécontentement, dénonçant ce qu’ils appellent une « mascarade organisée » au détriment des véritables acteurs de la filière.

À la tribune, Siafa Maninga, deuxième vice-président de la Fédération des organisations de producteurs de café-cacao, n’a pas mâché ses mots. Il accuse certains groupes « non représentatifs » de tenter de s’imposer au sein de l’OIA sans respecter les critères d’éligibilité.

« L’organe qui nous revient de droit est en train de nous échapper, au profit de structures qui ne remplissent aucune condition. Nous assistons à une manœuvre flagrante pour déposséder les vrais producteurs de leur voix », a-t-il déclaré avec fermeté.

Dans leur viseur : la désignation de l’ONPCCI (Organisation nationale des producteurs de café et de cacao de Côte d’Ivoire) comme principal représentant lors de l’assemblée. Créée en janvier 2025, cette organisation serait, selon eux, dépourvue d’expérience réelle dans la commercialisation du café ou du cacao.

Les producteurs affirment avoir saisi le comité technique de l’OIA par courrier dès le 6 août 2025 pour contester cette désignation. Mais leur démarche serait restée lettre morte.

« Rien n’a changé. Nous avons été ignorés, comme si notre avis ne comptait pas. C’est inacceptable », a déploré M. Maninga.

Les intervenants n’ont pas hésité à lier cette crise à une menace plus large. Selon eux, cette situation pourrait compromettre les efforts du Président Alassane Ouattara en faveur de la stabilité et du bien-être des producteurs.

« Si on veut saboter le travail du chef de l’État, on ne s’y prendrait pas autrement. Il est inadmissible que des décisions soient prises au nom des producteurs sans leur consentement », ont-ils martelé.

Malgré leur frustration, les producteurs appellent à la retenue pour l’instant. Ils invitent cependant tous les acteurs de la filière à se mobiliser massivement à Yamoussoukro lors de l’Assemblée, pour faire entendre leur voix de manière pacifique mais déterminée.

« Nous gardons le silence pour l’instant, mais nous serons présents. Et cette fois, nous parlerons », ont conclu les représentants, appelant à une mobilisation forte et solidaire.

Enjeu stratégique pour l’économie ivoirienne, la gouvernance de la filière café-cacao cristallise à nouveau les tensions. La semaine prochaine à Yamoussoukro s’annonce décisive pour l’avenir de la représentation des producteurs.

Wassimagnon