La rentrée solennelle académique universitaire a été officiellement lancée ce lundi au groupe scolaire et universitaire William Ponty de Yopougon, par le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), Dr Aka Aouélé, sous le signe de l’excellence et de la réforme.

Devant un parterre de personnalités du monde académique, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Adama Diawara, a dévoilé une série de mesures destinées à transformer en profondeur l’université ivoirienne.

D’entrée, le Pr Diawara a salué les performances de l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro. L’établissement figure désormais au 2ᵉ rang des universités francophones d’Afrique et au 27ᵉ rang continental, une progression spectaculaire de neuf places par rapport à 2024. 

« Avant l’arrivée du président Ouattara, aucune université ivoirienne ne figurait parmi les 200 premières d’Afrique », a rappelé le ministre, y voyant la preuve des investissements massifs consentis dans le secteur.

Mais au-delà des performances, c’est bien la réforme de fond qui est au cœur des priorités pour l’année académique 2025-2026. Le ministre a annoncé l’adoption prochaine des textes créant les Instituts Universitaires de Technologie (IUT), destinés à délivrer des licences professionnelles alignées sur les besoins du marché. 

Objectif : « Former des compétences immédiatement opérationnelles », a insisté le Pr Diawara.

Parmi les autres chantiers majeurs, la transformation de l’École Normale Supérieure en direction générale, avec l’ouverture d’antennes à San Pedro et Bouaké, la redéfinition des statuts de l’Université Internationale de Grand-Bassam, financée par l’État malgré son statut privé et la mise en place de nouvelles règles de validation des semestres, avec le retour de la moyenne pondérée. Désormais, un étudiant pourra valider son semestre sans réussir toutes ses unités d’enseignement, à condition d’obtenir une moyenne pondérée supérieure à 10 et un minimum de 7/20 dans chaque matière.

Le ministre a également relancé des réformes attendues depuis plusieurs années. Il s'agit de l’évaluation et le classement des universités et grandes écoles privées, de la création des écoles doctorales, de la réforme du BTS et de la révision des critères d’attribution des bourses et aides financières.

Le budget alloué aux bourses est passé de 7,4 milliards de FCFA à l’arrivée du président Ouattara à plus de 41 milliards FCFA en 2025. Ce budget devra désormais être rationalisé, avec une éventuelle revalorisation des montants alloués.

De son côté, Dr Aka Aouélé a placé cette rentrée sous le thème : « Enseignement supérieur et recherche scientifique : investir dans la paix et l’excellence pour bâtir l’avenir. »

Il a exhorté la communauté universitaire à inscrire ses actions dans une logique de paix durable, rappelant que « la paix n’est jamais acquise définitivement ; elle exige un investissement constant et collectif ».

Le Directeur général de l’Enseignement supérieur, Vafi Doumbia, a précisé le calendrier académique. Selon lui, les cours démarrent ce 15 septembre 2025 pour s’achever le 19 juin 2026, les examens de rattrapage auront lieu du 22 juin au 17 juillet, les congés de Noël sont fixés du 23 décembre 2025 au 3 janvier 2026, les congés de Pâques du 3 au 19 avril. Et les grandes vacances du 1er au 31 août 2026.

Entre ambition réformatrice, volonté de pacification et exigence de rigueur, l’année universitaire 2025-2026 s’annonce décisive pour l’avenir de l’enseignement supérieur ivoirien.

Wassimagnon