Cameroun : Akere Muna lance un appel à l'unité de l'opposition avant la présidentielle de 2025
Akere Muna (Ph)
Dans un document publié le 15 septembre 2025, Akere T. Muna, candidat à l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, adresse un message aux Camerounais. Son appel, intitulé « Vers la nouvelle République », dresse un tableau sans concession de l'état actuel du Cameroun tout en proposant une vision d'espoir pour l'avenir.
Diagnostic
L'ancien bâtonnier n'y va pas par quatre chemins dans son analyse de la situation camerounaise. Il décrit un pays en décomposition après 42 années sous la même gouvernance : des routes qui s'effritent, des villes transformées en « poubelles à ciel ouvert », des hôpitaux devenus des mouroirs faute de plateau technique adéquat, et des écoles qui ne garantissent plus l'avenir des enfants.
« Regardez dans les yeux des chômeurs, des désespérés et des laissés pour compte », exhorte-t-il, soulignant que ce n'est pas le Cameroun de leurs rêves, mais celui « d'un homme de 92 ans qui ne peut même plus prétendre nous gouverner ».
Akere Muna s'attaque directement au président Paul Biya, qui gouverne depuis 1982 et brigue un nouveau mandat à 92 ans. Le candidat dénonce un régime construit « non pas sur les espoirs de son peuple, mais sur les piliers de la corruption, de la mauvaise gouvernance et du désespoir de ses populations ».
Dans son message, il critique particulièrement la fragmentation de l'opposition qui, selon lui, constitue « la plus grande tragédie » face à un régime affaibli. Il réaffirme d'ailleurs son engagement personnel à se retirer de la course si une coalition gagnante se met en place.
Appel à l'unité de l'opposition
Le candidat du parti Univers lance un appel pressant aux « deux fils du Grand Nord », faisant référence aux autres figures de l'opposition. Il leur reproche de se diviser et de fragmenter l'électorat du Grand Nord, pourtant « le coussin de la victoire » contre le régime en place.
« Que faites-vous de ce cadeau ? », interroge-t-il, les accusant de choisir « l'ambition personnelle au détriment du devoir national ». Pour Muna, cette division fait le jeu du pouvoir en place et compromet les chances de changement.
Élection référendaire
12 candidats ont été retenus pour l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, mais Akere Muna présente ce scrutin comme « un référendum » avec un simple choix : « OUI ou NON ». Il pose des questions directes aux Camerounais : « Gardons-nous le titre de président le plus âgé et qui règne le plus longtemps au monde ? Entérinons-nous sept nouvelles années de paralysie ? »
Malgré ce diagnostic sombre, le candidat termine sur une note d'espoir. Il appelle les Camerounais à ne pas perdre espoir, à canaliser leur colère et leur frustration, et à continuer d'exiger l'unité de leurs leaders.
« Le monde s'attend à ce que nous échouions. Le régime s'attend à ce que nous échouions. Ils parient sur notre division. Montrons-leur qu'ils ont tort. Unissons-nous. Battons-nous. Gagnons », conclut-il avec détermination.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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