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Cameroun : Un an après les inondations dans l'Extrême-Nord, la résilience des communautés au cœur de la reconstruction
 

Cameroun : Un an après les inondations dans l'Extrême-Nord, la résilience des communautés au cœur de la reconstruction

 
 
 
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© Koaci.com - jeudi 16 octobre 2025 - 06:28

Hile Wasu victime d’inondation et bénéficiaire des fonds cerf avec des poulets Goliath (ph)



Un an après les inondations dévastatrices de 2024, les communautés de l'Extrême-Nord du Cameroun se relèvent progressivement grâce à un projet d'adaptation climatique qui transforme le désespoir en opportunité. Plus de 459 000 personnes avaient été touchées par cette catastrophe qui a détruit 56 000 habitations, emporté 5 510 têtes de bétail et inondé 85 000 hectares de terres cultivables.



Face à cette urgence humanitaire, le projet « Réponse d'urgence pour l'amélioration de la sécurité alimentaire des personnes vulnérables affectées par les inondations dans le département de Logone-et-Chari au Cameroun », financé par le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) à travers sa fenêtre Climat et mis en œuvre par la FAO, l'UNFPA et Action contre la Faim, redonne aujourd'hui espoir aux populations. Doté de 600 000 dollars américains, ce programme cible 1 890 ménages, soit 11 340 personnes, dont 65% sont dirigés par des femmes.



Sécurité alimentaire durable



Lancé le 1er décembre 2024, le projet combine maraîchage, cultures vivrières, pisciculture et aviculture. Les distributions ont été massives : 850 ménages ont reçu des semences maraîchères variées avec 21 250 kg d'engrais, tandis que 750 ménages ont bénéficié de semences de maïs, niébé et sorgho accompagnées de 18 750 kg d'engrais. L'innovation se manifeste également dans la pisciculture hors-sol avec 50 bacs et 17 000 alevins distribués, ainsi que dans l'aviculture avec 2 500 poulets de chair et 70 poules reproductrices.



Témoignages


 

Au quartier Hile Hausa de Kousseri, dans le Logone-et-Chari, le GIC Solidarité rassemble 30 femmes, dont des veuves de Fotokol, victimes à la fois des inondations et des violences de Boko Haram. Dirigées par Hile Wasu, elles élèvent désormais 100 poulets Goliath. « La FAO a beaucoup aidé les victimes d’inondations et des exactions de Boko Haram ici à Kousseri. Pour lancer le projet des poulets ils nous soutiennent financièrement, avec l’aliment, du matériel et des formations. Nous remercions beaucoup la FAO. Ce projet a amélioré notre quotidien », témoigne-t-elle avec émotion.



À ses côtés, Yakoura Atti, veuve venue de Fotokol, exprime également sa gratitude et son bonheur de pouvoir se reconstruire, « grâce au soutien des ONG, nous élevons les poulets aujourd’hui. Nous allons vendre sur le marché à Kousseri ça va rapporter de l’argent ».



Au quartier Madagascar, le GIC Black Kana incarne une résilience exemplaire. Malamine, membre du groupement, raconte : « Nous avons commencé avec un bac il y a un an et demi. Les inondations ont ravagé tout ce qu'on avait et grâce aux financements, nous avons bénéficié de 1000 alevins et 5 bacs en plastique. La production a augmenté, nous pensons que les inondations nous ont fait du bien. Depuis que nous avons bénéficié du financement, nous ne sommes plus en rupture d'aliments. » Le groupement a même développé une approche circulaire en utilisant les déchets des poissons comme engrais pour les plantations.



Muna Gambo, 40 ans, cultive des poivrons sur 500 m² près du fleuve Logone. « Quand l'eau du fleuve tarit, j'avance, j'agrandis l'espace à cultiver. J'arrose avec la moto pompe », explique-t-il. Formé aux techniques de l'agriculture biologique, il utilise désormais les déchets de bétail comme engrais. « Ils m'ont beaucoup appris. Notamment, à bien aligner les plants. En dehors de la formation, je reçois des engrais, du matériel, des semences. » Ses récoltes progressent : un sac et demi lors de la première, deux sacs à la deuxième, vendus entre 3 000 et 40 000 francs CFA selon les saisons sur le réseau Kousseri-N'djamena.



Au-delà des distributions matérielles, le projet mise sur le renforcement des capacités. 1 463 personnes ont été sensibilisées aux risques climatiques et aux stratégies d'anticipation, tandis que 2 870 autres ont été formées sur les variétés adaptées au climat et les techniques de production améliorées. 55 acteurs locaux ont été formés comme relais communautaires pour assurer la pérennité des acquis.


 

Les projections sont encourageantes : 110 500 tonnes de produits maraîchers attendus, générant environ 1 000 dollars par ménage ; 656 tonnes de cultures vivrières couvrant les besoins en céréales d'une famille de sept personnes pendant 7,5 mois avec un revenu supplémentaire de 480 dollars ; 40 tonnes de poissons et 4 500 kg de viande de poulet accompagnés de 31 500 œufs.



Un an après la catastrophe, ces communautés démontrent qu'avec un accompagnement adapté, la résilience climatique n'est pas qu'un concept, mais une réalité tangible qui redonne espoir et dignité aux populations vulnérables de l'Extrême-Nord.



-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.


-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com




 
 
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