À une semaine d’un scrutin présidentiel décisif, le ministre-gouverneur du District autonome d’Abidjan, Cissé Ibrahima Bacongo, a convié, ce dimanche 19 octobre les chefs traditionnels Atchan et Akyé à un déjeuner symbolique à l’espace Latrille Events. Un moment de fraternité, mais surtout un acte politique fort : confier à ces garants de la tradition la candidature du président Alassane Ouattara et lancer un appel solennel à la paix.

« Je suis venu vous confier la Côte d’Ivoire et la candidature du président Alassane Ouattara afin que, quelle que soit l’issue du scrutin, la paix règne dans le pays », a déclaré Cissé Bacongo, dans une intervention brève mais percutante.

Refusant les discours longs et formels, le ministre-gouverneur a misé sur la proximité et la franchise : « Cette invitation vous a été lancée il y a à peine 72 heures, et pourtant vous êtes là, en nombre. Cela témoigne d’un attachement profond et sincère. »

Dans un contexte électoral souvent sensible, Cissé Bacongo a souligné l’importance cruciale des chefs traditionnels dans la stabilité sociale: « Nous ne pouvons rien faire sans vous. Ce sont vous qui gérez les communautés, vous qui portez la coutume et qui pouvez invoquer les mânes de nos ancêtres. »

Se projetant au-delà de la présidentielle, il a évoqué les enjeux économiques, sécuritaires et monétaires qui, selon lui, justifient la continuité du président Ouattara à la tête de l’État. Mais il a surtout insisté sur la nécessité de préserver la paix: « Chaque génération a sa responsabilité. Ceux qui nous ont précédés ont fait leur part. À nous, maintenant, de faire la nôtre, dans la paix. »

Il a également précisé que cette démarche a été approuvée par le Premier ministre Robert Beugré Mambé, qu’il représentait officiellement: « J’ai informé le Premier ministre. Il m’a autorisé à porter ce message. On peut l’épargner pour préserver sa santé », a-t-il glissé avec humour.

Porte-parole des chefs Atchan et Akyé, le Dr Adobi Aké Placide a pris la parole pour interroger la complexité humaine face à la paix: « Pourquoi la guerre trouve-t-elle si facilement refuge dans le cœur de l’homme, alors que la paix, elle, doit être enseignée ? » a-t-il demandé, citant l’UNESCO.

Il a ensuite réaffirmé l’engagement des chefs traditionnels en faveur de la paix : « Partout, partout, comme le disent les jeunes, nous sommes mobilisés pour sensibiliser nos communautés », a-t-il assuré, saluant les efforts de terrain de plusieurs chefs, dont Agoba Félix et N’Tcho.

Les chefs ont également exprimé leur reconnaissance envers le district d’Abidjan pour les moyens mis à leur disposition : véhicules, assurances, mais surtout la confiance qui leur est témoignée.

Représentant le District, Danho Paulin, député-maire d’Attécoubé et 1er vice-gouverneur, a annoncé une initiative majeure : la construction prochaine d’un siège pour les chefs Atchan et Akyé, sur un site de 2 hectares à Akandjé.

« Le président a fait la promesse. Après les élections, ce sera une réalité », a-t-il affirmé.

Danho a également salué l’unité, la solidarité et l’hospitalité de la Côte d’Ivoire, reflet de la vision du Président Ouattara.

Au-delà des discours politiques, le message de cette rencontre était clair : l’unité nationale commence par la paix locale.

Et cette paix durable repose sur ceux qui portent la tradition : les chefs, véritables bâtisseurs de la cohésion sociale.

Wassimagnon