Cameroun : Enlèvement des proches d'Issa Tchiroma à Garoua, le candidat dénonce une « guerre ouverte »
Issa Tchiroma
La tension politique au Cameroun atteint un nouveau paroxysme. Issa Tchiroma, candidat à l'élection présidentielle, a dénoncé ce vendredi sur sa page Facebook l'enlèvement de deux membres de sa famille et de son cuisinier personnel à Garoua, dans la région du Nord.
L'opposant n'hésite pas à qualifier la situation de « guerre ouverte contre le peuple camerounais ». Il dresse un réquisitoire sans appel contre les méthodes employées selon lui par le pouvoir en place : « Ils ne reculent devant rien : assassinats, répression, et autres exactions. Ils ne veulent pas la paix. »
Pour Issa Tchiroma, ces enlèvements s'inscrivent dans une stratégie délibérée d'intimidation. L'ancien ministre, devenu figure de l'opposition, estime que le régime est prêt à « utiliser tous les moyens possibles pour rester au pouvoir, car ils craignent les conséquences s'ils le quittent — d'où l'extrême violence de leurs actes. »
Climat sécuritaire préoccupant
Ces enlèvements présumés surviennent dans un contexte post-électoral déjà marqué par de vives tensions. Depuis la proclamation de la réélection de Paul Biya avec 53,66% des voix pour un huitième mandat, le pays traverse une crise sociopolitique majeure, avec des contestations dans plusieurs régions et des rapports faisant état d'arrestations arbitraires d'opposants et de militants.
Garoua, fief traditionnel du Nord camerounais où Issa Tchiroma jouit d'une certaine influence, devient ainsi le théâtre de ce qui pourrait constituer une escalade dans les méthodes de répression présumées.
Loin de se laisser intimider, le candidat oppose une fin de non-recevoir aux tentatives de pression : « Pensez-vous pouvoir me faire pression par de tels agissements ? » interroge-t-il rhétoriquement. Il prédit même un effet boomerang : « Tout ce que vous réussirez à faire, c'est d'aliéner encore davantage le peuple. »
Issa Tchiroma exige « la libération immédiate » de ses proches enlevés, élargissant son appel à « toutes les autres personnes enlevées ou arrêtées arbitrairement ».
Cet incident s'ajoute à une série d'événements qui montrent la profondeur de la crise camerounaise actuelle et la radicalisation des postures. Entre la réserve des chancelleries occidentales face à la réélection de Paul Biya, le soutien affiché de la Russie et de plusieurs pays africains, et maintenant ces accusations d'enlèvements ciblés, le Cameroun semble s'enfoncer dans une spirale de violence politique inquiétante.
La communauté internationale, déjà préoccupée par la situation dans le pays, pourrait être amenée à réagir face à ces nouvelles allégations qui, si elles se confirmaient, constitueraient une violation flagrante des droits humains fondamentaux.
À l'heure où le pape Léon XIV prépare une visite au Cameroun début 2026, potentiellement porteuse d'un message de réconciliation, ces événements rappellent l'urgence d'un dialogue politique inclusif pour sortir le pays de l'impasse.
Ni le gouvernement camerounais ni les forces de sécurité n'ont pour l'instant réagi publiquement à ces accusations.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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