Cameroun : L'opposant Ekane Anicet gravement malade privé de son extracteur d'oxygène
Ekane Anicet (Ph)
EKANE Anicet, leader politique ayant soutenu la candidature d'Issa Tchiroma Bakary, se retrouve privé de son extracteur d'oxygène et d'accessoires médicaux vitaux, actuellement confisqués à la Légion de Gendarmerie de Douala dans la région du Littoral.
Détenu au Service Central des Recherches Judiciaires de Yaoundé et actuellement hospitalisé au Centre Médical de la Gendarmerie Nationale, EKANE Anicet, décrit comme "extrato-oxygéno dépendant", se trouve dans une situation critique. Son extracteur d'oxygène et les accessoires nécessaires à sa survie sont retenus dans les locaux de la Légion de Gendarmerie du Littoral à Douala, sur le siège arrière de son véhicule confisqué.
Cette situation intervient après l'arrestation de son chauffeur, Mr NJOYA HAROUNA, qui séjourne actuellement à la Prison de New Bell, également dépouillé de plusieurs biens lui appartenant.
Requête urgente ignorée
Dans une correspondance datée du 15 novembre 2025 et adressée au Colonel Commandant de la Légion de Gendarmerie du Littoral à Douala, le Cabinet de Me H.B. Tiakouang Meli, avocat-conseil représentant EKANE Anicet, réclame la restitution immédiate de ces équipements médicaux vitaux.
Le document révèle qu'une première tentative de récupération a échoué le mercredi 13 novembre 2025 : « Déplacé sur Douala pour la circonstance, nous n'avons pas pu vous rencontrer pour l'objet visé en marge malgré notre insistance et votre présence effective à votre bureau », écrit l'avocat, dénonçant une situation où le secrétariat aurait demandé de « revenir plus tard sans autres précisions ».
Acharnement politique ou procédure judiciaire ?
EKANE Anicet n'est pas un détenu ordinaire : c'est un leader politique qui a publiquement soutenu la candidature d'Issa Tchiroma Bakary, figure de l'opposition au régime en place et qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 12 octobre dernier.
Priver un malade grave, oxygen-dépendant, de son matériel médical vital constitue non seulement une violation flagrante du droit à la santé, mais pourrait être assimilé à une forme de torture par négligence médicale délibérée. Le fait que ces équipements soient « conservés dans la cour » des locaux de la Gendarmerie, selon les termes mêmes de l'avocat, suggère une indifférence calculée face à l'urgence médicale.
Violations des droits humains
L'affaire EKANE n'est malheureusement pas un cas isolé. Elle s'inscrit dans un contexte plus large de violations systématiques des droits fondamentaux au Cameroun, particulièrement à l'encontre des opposants politiques ou de ceux perçus comme tels.
Le niveau de ces violations atteint désormais des proportions alarmantes : Détentions arbitraires prolongées sans accès adéquat aux soins médicaux ; confiscation de biens personnels, y compris d'équipements médicaux vitaux ; déni de justice et obstruction à l'exercice des droits de la défense et intimidation des proches et collaborateurs des détenus politiques.
La communauté internationale et les organisations de défense des droits humains documentent ces abus avec une précision croissante. Chaque violation, chaque nom, chaque date sont méticuleusement enregistrés.
Me Tiakouang Meli, dans sa correspondance, exprime "une très haute considération" tout en suppliant les autorités de prendre "toute urgence pour ne plus les conserver sous votre responsabilité, les acheminer entre les mains de ses médecins soignants (connus de la Gendarmerie) pour les tests de vérification et de fonctionnalité nécessaires en vue de leur remise à notre client sur son lit de malade".
L'impunité a ses limites, un jour de reddition des comptes viendra
L'histoire nous enseigne une leçon immuable : l'impunité, aussi durable soit-elle en apparence, finit toujours par prendre fin. Les responsables de ces violations graves des droits humains, qu'ils portent l'uniforme de la gendarmerie, occupent des postes dans l'appareil judiciaire ou exercent des responsabilités politiques, doivent savoir qu'ils ne pourront échapper indéfiniment à la justice.
Comme dans d'autres pays ayant connu des périodes sombres de répression, les mécanismes de justice transitionnelle, les commissions vérité et réconciliation, ou les tribunaux internationaux finiront par exiger des comptes. Les sanctions, lorsqu'elles tomberont, seront à la mesure de la gravité des violations commises.
Le droit international des droits humains ne connaît pas de prescription pour les crimes les plus graves. Les tortionnaires d'hier sont les accusés d'aujourd'hui dans de nombreux pays qui ont cru que leur pouvoir les protégerait éternellement.
Les responsables de ces violations doivent comprendre une réalité fondamentale : l'impunité n'est jamais définitive.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
