Cameroun : Une partie du sud-ouest sans électricité, la colère éclate face à un black-out prolongé
La localité de Mutengene, dans la région du Sud-Ouest camerounais, est le théâtre d’une vive contestation populaire. Ce mardi, les habitants ont une nouvelle fois coupé la route principale reliant la ville à Buea et aux localités voisines, après plusieurs mois consécutifs sans alimentation électrique, apprend-on.
Dès l’aube, des dizaines de riverains, rejoints par une jeunesse déterminée, ont dressé des barricades sur les axes majeurs.
« Le trafic sur l’artère Mutengene–Buea est totalement interrompu, paralysant ce corridor. Malgré un important dispositif des forces de l’ordre, la mobilisation demeure massive et résolue », explique une source administrative ayant fortement requis l’anonymat.
Crise
Initialement qualifiées de simples « perturbations techniques » par la société de distribution ENEO, les coupures se sont muées en un long black-out. Aucun calendrier de travaux n’a été communiqué, et les informations officielles se font rares. Dans certains quartiers, les générateurs promis pour un soutien temporaire ne sont jamais arrivés.
Les conséquences sont lourdes : foyers plongés dans l’obscurité, activités économiques à l’arrêt, frustration croissante. Au-delà des difficultés matérielles, un profond sentiment d’abandon s’installe parmi les habitants.
Face à cette tension, les autorités locales appellent au calme et au dialogue. Toutefois, les manifestants restent fermes : ils assurent qu’ils ne lèveront pas les barricades tant qu’un représentant de l’État ne présentera pas des engagements clairs pour le rétablissement du courant.
Le manque de réponses aux réclamations est perçu comme un signe de mépris et renforce l’impression que les préoccupations de Mutengene sont ignorées.
Selon les derniers développements, le sous-préfet de Tiko affirme qu’ENEO prévoit d’installer dix-sept nouveaux transformateurs dans les zones affectées au cours des prochaines semaines, afin d’apaiser les tensions.
Aujourd’hui, Mutengene s’embrase sous le poids d’une indignation collective. Ce qui n’était qu’un problème technique révèle désormais une crise plus profonde de gouvernance. Au-delà de l’électricité, les habitants réclament l’accès à un service public opérationnel, le respect de leur dignité et le droit d’être entendus.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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