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Côte d'Ivoire : Les paysans mécontents grondent dans les campagnes
 

Côte d'Ivoire : Les paysans mécontents grondent dans les campagnes

 
 
 
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© Koaci.com - mardi 30 décembre 2026 - 18:31



Alors que le Conseil du Café-Cacao (CCC) communique sur une campagne 2025/26 qu’il juge globalement satisfaisante, avec des volumes importants acheminés vers les ports et des milliards annoncés au profit des producteurs, la réalité observée dans plusieurs zones cacaoyères du pays est tout autre. Sur le terrain, la colère monte chez les planteurs, confrontés à des retards de paiement persistants, à l’absence d’acheteurs solvables et à des stocks de cacao immobilisés.


À la suite de la récente conférence de presse de la plateforme SYNAPCIANAPROCI, qui a adressé un ultimatum d’une semaine à la Direction générale du CCC, de nombreux producteurs ont décidé de briser le silence.


De Sipilou à Dabouyo, en passant par Guého et Bouaflé, tous décrivent une campagne marquée par l’incertitude et une profonde détresse sociale.


Sipilou : « Nous attendons notre argent depuis deux mois »


Dans la région du Tonkpi, à Sipilou, N’guéssan N’Dri, producteur de café-cacao, dénonce une campagne quasiment paralysée.

« Les produits sont là, mais il n’y a presque pas d’acheteurs. Quand certains viennent, ils promettent de revenir nous payer. Voilà maintenant deux mois que nous attendons notre argent », explique-t-il.


La peur des arnaques freine davantage la commercialisation. « Beaucoup de planteurs préfèrent garder leur cacao plutôt que de risquer de ne jamais être payés. Ici, la campagne cacao n’a clairement pas fonctionné », affirme-t-il.


 

Guého : entrepôts remplis, ménages asphyxiés


À Guého, la situation n’est guère meilleure. Coulibaly Bamori, planteur de cacao, décrit des magasins remplis mais des familles sans ressources.

« Le cacao est stocké, mais l’argent ne circule pas. Les acheteurs ne paient pas ou disparaissent. Même les fêtes de fin d’année ont été très difficiles pour nous », confie-t-il.


Selon lui, les rares économies ont été englouties dans les dépenses scolaires. « Aujourd’hui, beaucoup de familles survivent grâce aux cultures vivrières ou à de petits métiers. Vivre uniquement du cacao devient presque impossible », ajoute-t-il.


Marahoué : des conséquences sociales lourdes


Dans la région de la Marahoué, à Bouaflé, Loukou Kouassi Augustin témoigne de plus de deux mois sans paiement.

« Nous avons livré notre cacao depuis novembre. Une partie est au port, l’autre est encore au magasin, mais nous n’avons rien reçu », déplore-t-il.


Les répercussions sont immédiates : enfants renvoyés de l’école, soins médicaux différés, endettement des familles. « Nous survivons grâce à la vente de bananes et d’autres produits vivriers. Attendre aussi longtemps sans être payé est insupportable », insiste-t-il.


Dabouyo : camions bloqués et silence des autorités


 

À Dabouyo, Kouakou Francis, planteur de cacao, évoque des camions immobilisés depuis près d’un mois.

« Le cacao est déjà au port, mais les producteurs n’ont toujours pas été payés. Le Conseil du Café-Cacao ne donne aucune explication. La souffrance est partout », regrette-t-il.


Pour lui, la situation dépasse largement sa localité. « À l’approche des fêtes, beaucoup de planteurs ne pourront pas célébrer, malgré les efforts fournis toute l’année », souligne-t-il.


Une filière sous tension


Malgré les assurances du CCC et la mise en avant de la fluidité du marché, les témoignages recueillis révèlent un fossé grandissant entre la communication officielle et la réalité vécue dans les campagnes. Pour les producteurs, l’enjeu principal reste le paiement effectif et rapide des récoltes, sans lequel toute la filière se fragilise.


Alors que l’ultimatum lancé par SYNAPCIANAPROCI arrive à son terme, la tension demeure vive dans les zones de production. Les planteurs appellent à des décisions urgentes et concrètes pour éviter que la colère qui gronde dans les campagnes ne se transforme en crise sociale majeure.


Donatien Kautcha, Abidjan


 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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