Beydoun Abdul Hussein ce mercredi dans son bureau à Abidjan (ph KOACI)

Demain s’ouvre jusqu'au 16 décembre à Abidjan le premier salon de l’auto de l’histoire de la Côte d’Ivoire.

Organisé par le Groupement interprofessionnel automobiles matériels et équipements (Gipame), le salon de l’automobile d’Abidjan (SAA) entend valoriser l’activité des acteurs locaux tout en impulsant une dynamique progressive sur les enjeux aussi bien économiques qu’écologiques.

 « Ce salon a été créé pour donner aux ivoiriens la chance de venir chercher une voiture à un prix salon et développer le B to C, c’est un salon qui sera à terme régional » indique à KOACI, le Président du Gipame rencontré à la veille de l’ouverture de l’évènement.

Beydoun Abdul Hussein a mis l’accent sur l’intérêt de l’accentuation de la visibilité des concessionnaires automobiles ivoiriens en raison de l’application du décret, en vigueur depuis juillet dernier, d’interdiction d’importation des véhicules d’occasion de plus de 3 ans, qui, de fait, favorise leurs activités avec l’achat de voitures neuves.

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«Nous (le Gipame) avons activement collaboré avec les autorités de l’Etat, notamment avec le ministère des transports, pour aboutir à ce décret qui vise essentiellement à faire en sorte que la Côte d’Ivoire ne soit plus une poubelle de « France au revoir », et à mettre en place un mécanisme économique favorable au développement avec, entre autres, l’association du système bancaire pour l’achat de voitures neuves. Il fallait aussi que les ivoiriens changent de mentalité avec leurs voitures d’occasion qui leur coutait cher en réparation tous les mois, plus cher qu’un crédit mensuel pour une voiture neuve parfois. » nous explique le self made man devenu en l’espace de 30 ans l’un des plus puissants homme d’affaire du pays .

Beydoun Abdul Hussein a par ailleurs prôné l'exemption de visite technique pour les voitures neuves, dénoncé les couts et lourdeurs administratives rencontrées lors des immatriculations au niveau du guichet unique (parfois plus de 3 mois, ndlr) en proposant des solutions digitales et alerté sur l'accroissement des entrées illégales d'engins motorisés à deux roues via des filières clandestines de pays voisins.

«C'est incompréhensible que les voitures neuves soient soumises à une visite technique, ça n'a pas de sens tout comme le fait d'attendre des mois pour une immatriculation, ça devrait, par des procédés numériques, être automatique le jour même de l'achat sans compter que toutes ces dispositions alourdissent la facture, au delà de les pénaliser, pour les consommateurs» s'indigne le Président du Gipame.

Le Président du Groupe Yeshi, qui compte en son sein la représentation marque automobile KIA, a également évoqué la dimension écologique en insistant sur le fait qu’avant de réfléchir à la possibilité « propre » électrique ou hydrogène, à ce jour, en raison d’un investissement estimé à 100 milliards de Fcfa non réalisé au niveau de la SIR, le pays figure parmi ceux qui proposent le carburant le plus sale et polluant de la planète.

Pour l’homme d’affaire des plus puissants du pays : « Il faudrait un peu plus de 100 milliards de Fcfa d’investissement au niveau de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) pour qu’on puisse au moins rouler propre aux normes euro 4, 5 ou même 6 en Côte d’Ivoire, ça ne doit pas être un rêve mais une réalité, 100 milliards c’est rien pourtant, c’est rien au regard du poison que les ivoiriens respirent tous les jours ».

Reste désormais à savoir si l’appel du Président du Gipame sera entendu par le sommet de l’Etat pour qu’enfin la mort ne rentre plus dans les poumons des ivoiriens.

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Amy Touré