Après la rue princesse rasée en 2011, voici un autre point de rendez-vous très attrayant de la commune de Yopougon détruit ce samedi par les bulldozers: la célèbre rue de Gabriel gare. 

Grosse déception pour certains, énorme soulagement pour d'autres ! Depuis samedi matin, le célèbre endroit de Gabriel gare dans la commune de Yopougon n'est plus, après le passage de bulldozers commandés par les autorités dans le district d'Abidjan. 

Très attrayante, la rue de Gabriel gare devait sa réputation à sa spécialité culinaire du porc depuis plus d'une vingtaine d'années. Et étaient essentiellement concentrés à ce point animé et grouillant de monde jours et nuits, à la fois de petits restaurants de dernier ordre, et des maquis. 

"Ce carrefour incontournable faisait partie d'un des atouts touristiques de la commune de Yopougon. C'est par ça qu'on reconnaissait Yop !" se sont livrés samedi les plus fidèles clients du "kôkôti", une traditionnelle appellation de la viande de porc en Côte d'Ivoire. 

Une véritable entreprise culinaire pourvoyeuse d'emploi dans un milieu très organisé dans le désordre au constat, la rue de Gabriel gare hébergeait aussi pas moins d'une dizaine d'activités, en relevant des dépôts de viande aux revendeurs et livreurs... " Ici, tous les petits grouilleurs (ndlr: chercheurs de petits emplois) trouvaient de quoi remplir leur poche. Et les femmes tenaient leurs petites entreprises de viande de porc pour soutenir leur famille" confie Firmin Mahé, qui assistait tôt ce matin à la destruction du commerce de sa femme installée dans les lieux depuis 07 années. 

Mais qu'à cela ne tienne, ses regrets ne sauraient freiner la détermination du ministère de l'environnement, engagé dans une dynamique de libérer les espaces du domaine public. Elle a entrepris une telle initiative depuis des mois. Dans la plupart des quartiers populaires comme Abobo, plusieurs rues réputées se sont aussi vues débarrassées de leurs décors ancestraux. 

Reste que le hic dans cette affaire pour les victimes, c'est de poursuivre ses destructions même dans le mois sensible de décembre. "Au moins ils pouvaient surseoir à ces travaux, le temps pour nous d'écouler notre stock des fêtes" ont décriée plusieurs dans le secteur de Ficgayo également réduit en gravats. 

Adriel