Ally Coulibaly

On ne peut pas accepté que nos juridictions soient affaiblies à cause de notre adhésion à ce protocole de reconnaissance de compétence

Le retrait de la déclaration de compétence de la Côte d'Ivoire à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) ne met pas en cause la décision de la Cour sur la Commission électorale indépendante (CEI) en faveur du pays.

C'est l'assurance donnée par le ministre des Affaires étrangères qui a également souligné que ce retrait ne met pas en cause toutes les décisions qui ont été rendues. Selon lui, c'est a partir d’un an que les effets du retrait de la Côte d'Ivoire vont se faire sentir.

«Ça ne met pas en cause les décisions qui ont déjà, été rendues. C’est à partir d’aujourd’hui que l’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de retirer sa déclaration de compétence de la Cour. Pour que les Ong et les personnes privées saisissent la Cour, il faut d’abord que l’Etat de côte d’Ivoire ait reconnu la compétence de la Cour. L’Etat reconnait donc cette compétence par une déclaration. A partie du retrait, il y a une procédure et des délais qui auront des effets. Donc, c’est à partir d’un an que les effets vont se faire sentir. L’Etat de Côte d’Ivoire à la liberté de reconnaitre ou de se retirer de la Cour africaine, » a ajouté, Ally Coulibaly.

Qu’est-ce qu’il sera fait de la décision que la Cour a rendue dans l’affaire de Guillaume Soro, étant donné que c’est aujourd’hui que le pays annonce son retrait ?

«Nous ne commentons pas les décisions de justice. Mais manifestement c’est une décision politique, dans la mesure où elle confère une certaine immunité pénale à quelqu’un qui veut être candidat à la prochaine élection. C’est inacceptable. Nous avons des juridictions nationales qui fonctionnent bien. N’en déplaise à nos détracteurs. La Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Tous les citoyens peuvent saisir les tribunaux partout sur toute l’étendue du territoire et notre justice est impartiale. On ne peut pas accepter que nos juridictions soient affaiblies à cause de notre adhésion à ce protocole de reconnaissance de compétence. Nous protégeons nos juridictions, parce que nous ne pouvons pas accepter que les bases de l’Etat de droit soient sapées et que dans notre pays, il s’instaure une sorte d’insécurité juridique. A quoi nos tribunaux vont-ils servir si un citoyen lambda peut saisir la Cour, alors qu’il y a des possibilités que nous offrons au plan national. Cela n’a pas de sens et si nous laissons les choses pourrir nous créons pratiquement le chaos. Il n’y a plus de souveraineté de l’Etat ivoirien, » a répondu, le ministre des Affaires étrangères.

Wassimagnon