L'affaire avait fait grand bruit dans le domaine de l'immobilier en Côte d'Ivoire.

En 2012, à la suite d'un salon de l’immobilier organisé par le Ministère de la Construction de Côte d’Ivoire en France, un programme immobilier de la société Magil Construction qui a changé de dénomination au fil des années pour devenir Magil Group, ensuite Magil Group Africa et Lews Holding avait été présenté à des souscripteurs Ivoiriens à Paris.

Ce projet qui a vu l'adhésion de plus de 4000 Ivoiriens devait aboutir à la livraison des premières maisons depuis 2014. 

Se sentant grugés dans cette affaire de projet immobilier de construction de plusieurs maisons évalué à près de 20 milliards, les souscripteurs ont porté plainte Mr Léopold Désiré Mambo Yapi depuis 2016 à la Police économique et au 5ème Cabinet du Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau.

Cette plainte a abouti à l’arrestation de Mr Mambo Yapi Léopold Désiré, premier responsable de Lews Holding en juin 2018.

Dans une note transmise à KOACI, les souscripteurs, réunis au sein d'un collectif qui se disent victimes du projet immobilier de Lews Holding s'interrogent après le libération le 11 mai dernier de Mambo Yapi sans aucun procès.

"Nous apprenons que Mr Mambo Yapi Léopold Désiré vient de sortir de prison sans être jugé. Notre Avocat qui s’est rendu au tribunal du Plateau pour savoir les raisons de cette libération s’est vu refusé toutes explications par le greffier du 5ème Cabinet en charge du dossier. C’est le lieu de rappeler qu’une plainte est portée contre Mr Mambo Yapi Léopold Désiré depuis 2016 à la Police économique et au 5ème Cabinet du Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau par les souscripteurs que nous sommes", expliquent-ils. 

Ces souscripteurs disent avoir adressé des courriers à la Présidence de la République, à la Primature, à la Banque Mondiale et au Ministère de la Construction pour leur poser leur problème afin de trouver une solution.  

Ils révèlent qu'après plusieurs rencontres avec le Ministère de la Construction et le Tribunal de commerce, une solution consensuelle avait été identifiée et l’engagement a été pris par le Directeur Général du Logement de porter cette solution à la connaissance du Gouvernement pour sa mise en œuvre. 

Malheureusement, ces souscripteurs font remarquer que depuis le 28 janvier 2020, date à laquelle cette solution a été identifiée, leurs efforts pour savoir la suite sont restés vains jusqu’à ce jour.

"Pourquoi l’Etat, soucieux du bien être de sa population reste-t-il silencieux et passif face à un crime économique de cette gravité?", se sont-ils interrogés dans la note.

Pour rappel, entre 2012 et 2014, plus de 4000 souscripteurs avaient versé entre 3 et 4 millions de FCFA comme premier apport pour acquérir des maisons évaluées à 25 millions. Le montant collecté était plus de 20 milliards de CFA. Hormis les villas témoins, les clients n’avaient pu entrer en possession des maisons promises et le scandale avait éclaté, éclaboussant des dirigeants de la société Magil Construction qui a changé de dénomination au fil des années pour devenir Magil Group, ensuite Magil Group Africa et enfin Lews Holding.

Alors que l'affaire est toujours en cours, les regards sont désormais tournés vers le tribunal du commerce potentiellement en charge de redistribuer les biens saisis.

Jean Chrésus