Le Covid19 a un impact économique dévastateur sur les personnes déplacées, selon un rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) publie ce lundi et qui montre que plus des trois quarts des personnes déplacées interrogées ont perdu leurs revenus depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Le rapport, intitulé « Spirale Négative », est basé sur des enquêtes dans 14 pays et inclut une évaluation approfondie des besoins de 1400 personnes touchées par des conflits et en situation de déplacement dans huit pays dont le Burkina Faso qui compte plus d’un million de déplacés internes fuyant les attaques terroristes.

 « L'impact économique dévastateur a fait basculer de nombreuses personnes dans une crise de la faim, du logement et de l'éducation », a déclaré l'organisation dans ce rapport.

En exacerbant les nombreuses crises et défis existants, les restrictions de mouvements liées à la crise du Covid-19, la fermeture de marchés et d'entreprises, et le ralentissement économique général ont fait perdre leur travail et leurs revenus aux populations déjà touchées par les conflits, souligné NRC. 

La récente perte de revenus, l'accès limité aux services sociaux de base, la baisse des transferts d’argents et l'augmentation des dettes ont eu de graves répercussions négatives sur les personnes déplacées.

Selon l’ONG, plusieurs personnes ont perdu leur emploi ou revenu depuis le mois de mars, certains 

ont dû réduire le nombre de repas pour leur ménage depuis que la pandémie a éclaté, tandis que d’autres ne sont pas certains d'envoyer leurs enfants à l'école en raison de difficultés économiques. 

"Les communautés les plus vulnérables sont prisent dans une dangereuse spirale descendante. Déjà contraintes par la violence de quitter leur foyer et souvent limitées dans leurs droits d’accès au travail ou aux services publics, l'impact économique de la pandémie les plonge dans une misère totale", a déclaré Jan Egeland, le secrétaire général du NRC. 

Les difficultés économiques accrues forcent aussi les populations à quitter leur maison. De nombreuses personnes interrogées déclarant avoir été expulsées ou disent vouloir déménager ailleurs pour trouver du travail. 

Si les pays donateurs et les institutions financières internationales ont réagi à la crise, le soutien accru n'a pas été suffisant. Le NRC a averti que même une réponse humanitaire entièrement financée ne serait pas en mesure de répondre aux besoins qui surgissent actuellement. 

"Une augmentation urgente de l'aide est nécessaire, mais l'aide humanitaire seule ne peut y remédier", a déclaré M. Egeland.

 "Les pays riches du G20 et les institutions financières internationales doivent placer les communautés déplacées et touchées par les conflits au centre des réponses économiques nationales et internationales à la crise de la Covid-19. Sans une action urgente, cette crise deviendra incontrôlable".  

Boa, Ouagadougou