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Cameroun : La difficile application de la décentralisation, les batailles entre autorités administratives et élus locaux se multiplient
 

Cameroun : La difficile application de la décentralisation, les batailles entre autorités administratives et élus locaux se multiplient

 
 
 
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 Il y a 3 ans
 
 
 
 
 
© Koaci.com - jeudi 04 mars 2021 - 06:46

A Douala


25 ans après son adoption, la décentralisation a du mal à prendre son envol au Cameroun.  Dernier fait en date illustratif de l’interventionnisme de l’Etat dans la décentralisation, le bras de fer entre autorités administratives et élus locaux à Douala.


Dans le cadre de la prévention contre le coronavirus, le maire de Douala 1er, ordonne par note, la fermeture des écoles maternelles et communales de son périmètre de compétence.


Il soulignait que les écoles restent un foyer de contamination et pour lutter « contre la propagation du coronavirus à notre manière, et tenant compte des informations concordantes sur la persistance de cette pandémie, les écoles maternelles communales de Douala 1er sont fermées à partir du 1er mars 2021 jusqu’à nouvel ordre », écrivait le maire.


Moins de 24 heures plus tard, harcelé par les autorités administratives, notamment Gouverneur et le Préfet, le maire revient sur sa décision et annonce la désinfection des écoles en lieu et place de la fermeture déclarée plus tôt, « la commune de Douala 1er a décidé de suspendre momentanément les cours afin de procéder à la désinfection des 7 écoles maternelles et municipales du 1er au 7 mars 2021 », écrit-il cette fois.


Interventionnisme 


Sans détour, le responsable régional du ministère de l’Education de Base accuse frontalement le maire d’avoir pris une décision non concertée, « la mesure prise par le maire de Douala 1er a été hâtive, non concertée, et inappropriée » écrit ce dernier à ses collaborateurs.


 

A sa suite, le Préfet du Wouri (département qui abrite la ville de Douala) dénonce également la décision du maire. 


Selon le Préfet, la décision du maire porte « atteinte à la cohésion sociale ». Le Préfet va plus loin, il soutient que selon la loi portant code général des collectivités territoriales décentralisées le maire est « incompétent » dans la gestion des écoles.


Or, d’après l’article 161 du Code général des collectivités territoriales décentralisées, consulté par Koaci, de nombreuses compétences sont transférées aux communes.


En matière d’éducation, ces compétences concernent, la création conformément à la carte scolaire, la gestion, l’équipement, le recrutement, la prise en charge du personnel et enseignant d’appoint desdites écoles, l’acquisition du matériel et des fournitures scolaires, l’entretien et la maintenance des écoles maternelles, primaires et préscolaires de la commune…


Pour le représentant de l’Etat, les collectivités territoriales décentralisées, exercent leurs missions dans le respect de la constitution. « Aucune collectivité territoriale ne peut délibérer sur un objet étranger à ses compétences ou portant atteinte à la sécurité de l’Etat », fait-il valoir.


Selon tous les experts des questions de décentralisation interrogés par les medias sur le sujet, le maire avait raison. 


L’interventionnisme des représentants du pouvoir central a remis au goût du jour, la question de la décentralisation au Cameroun, 25 après l’adoption de la constitution du 18 janvier 1996 qui consacre l’avènement d’un Etat unitaire décentralisé.


 

Une précédente bataille similaire impliquant autorité administrative et élus locaux s’est déroulée à Njombe-Penja, (une localité du Moungo, un autre département du Littoral), où le maire s’opposait à l’exploitation d’une carrière sans retombées pour ses populations.


 Les représentants de l’Etat avaient envoyé une escouade de gendarmes et policiers pour ramener à la raison par la force, les adjoints au maire qui faisaient le sit-in sur le site d’exploitation.  


Visiblement, les fonctionnaires de l’Etat camerounais, refusent de céder la main aux communes et surveillent les agissements des élus locaux. Ces derniers ont une marge de manœuvre encore limitée malgré les lois qui leur en donnent les pleins pouvoirs.



Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun. 

-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-


 
 
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