Une affiche à Monrovia (ph)

Les libériens se rappellent ce 6 avril 2021 qu’il y a exactement 25 ans, des affrontements armés ont éclaté à Monrovia, la capitale du pays, faisant de nombreux dégâts dont des pertes en vie humaine. Pour plusieurs cette date a marqué le jour où la guerre civile a pris un tournant le plus meurtrier.

En effet, le 6 avril 1996, des combats ont éclaté entre des milices rivales au Libéria. Quelque 20 000 civils se sont réfugiés à l'ambassade des États-Unis pour échapper aux batailles sanglantes. Au cours des semaines qui ont suivi, des centaines de civils ont été tués et une grande partie du centre-ville de Monrovia a été détruite.

Les combats ont commencé lorsque le Conseil d'État, un organe temporaire mis en place à l'approche des élections, comprenant Charles Taylor et Alhaji Kromah, a ordonné à ses forces d'arrêter le Général Roosevelt Johnson du Mouvement unifié de libération (ULIMO-J) pour cause de meurtre. A l’époque, les forces de Johnson ont été accusées d’avoir massacré 50 civils. La suite, sera des batailles féroces entre des forces rebelles. 

Témoignages

En ce jour commémoratif, Lekpele, un jeune libérien qui se rappelle des faits a déclaré qu’il était un étudiant réfugié en Côte d'Ivoire lorsque la guerre a éclaté à Monrovia. Il a déduit que « les retombées du conflit ont conduit à une crise humanitaire dévastatrice avec un pays ravagé et les rues de Monrovia jonchées de débris. C’était le visage d'un pays solitaire sur le continent qui se déchirait. Les victimes civiles ont souffert et le pays qui était autrefois pacifique en Afrique était de nouveau à genoux et le reste du monde observait ».

Dans le même registre, un journaliste libérien a laissé graver dans l’histoire que « le 6 avril 1996 est un jour funeste dans notre histoire. C'est un jour que les libériens n'oublieront jamais. Nous allons le dire à nos enfants et à leurs enfants. Nous continuerons de leur rappeler ces jours sombres et de les convaincre à ne jamais tenter de revivre ces jours-là. Nous devons résister avec véhémence à toutes les tentations de retourner d’où nous venons ».

Dans l’espoir que les libériens se réconcilient réellement entre eux, Lekpele a souhaité que la lumière soit faite sur les ténèbres du passé de sorte que la nouvelle génération ne méconnaisse pas le parcours du pays.

Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana

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