Laurent Gbagbo ce dimanche à la cathédrale Saint-Paul du Plateau (Ph KOACI)

48 heures après son arrivée au Pays et après son premier discours du jeudi soir dernier à son quartier général de campagne de 2010, l'ancien président ivoirien a fait sa deuxième apparition publique ce dimanche 20 juin 2021.

Laurent Gbagbo a pris part ce jour à une messe à la cathédrale Saint-Paul du Plateau, comme sur place constaté par KOACI.

Accompagné par ses plus proches collaborateurs, dont Koné Katinan, Assoa Adou, Odette Sauyet et bien d'autres, Laurent Gbagbo était assis aux premiers bancs de l'Église catholique qu'il retrouve après l'orgie évangélique de l'effervescence du pouvoir.

En ce sens, l'ancien président s'est clairement fait rappeler à l'ordre par Monseigneur Jean-Pierre Ktuwa qui l'a, en quelque sorte, sermonné. "Tu as été baptisé en 1971, tu es parti, tu reviens maintenant, maintenant on est au stade de la réconciliation et on t'attend pour la paix", a déclaré celui qui lui a remis un chapelet, comme en guise de gage.

Cliquez pour agrandir l'image  

 

Par ailleurs, alors qu'il a demandé quelques jours de repos et de recueillement pour pleurer ses morts, l'on se pose la question si Gbagbo, dont on s'interroge sur l'état de santé, va pleinement prendre part à la vie politique de son Pays.

Sur la question, ses proches dont Koné Katinan sont intransigeants.

"Laurent Gbagbo prendra activement part à la vie politique de la Côte d'Ivoire parce que c'est un homme politique", confient ceux qui sont suspectés de s'être accaparés l'ancien Président. Lui-même, lors de son discours du jeudi dernier, a affirmé être en tant que soldat, mobilisé et à la disposition de ses partisans.

Les prochains jours, le natif de Mama se rendra sur la tombe de Sangaré Aboudramane, son proche ami et de sa mère à Gagnoa.

Pour rappel, Laurent Gbagbo, définitivement acquitté par la cour pénale internationale (Cpi) a regagné la Côte d'Ivoire le jeudi 17 juin 2021 où il a été accueilli en liesse par des partisans, même si certains ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes, principalement en raison du dispositif de sécurité.

Un retour néanmoins bien loin d'être triomphal comme certains l'auraient pensé ou espéré, essentiellement marqué par une scène de ménage sans précédent à ce stade, en public, les divisions internes, l'absence de déclaration et un état de santé qui interroge.

Enfin, reste à savoir si ce retour chez les catholiques de celui dont les proches sont constamment entrain de lui parler à l'oreille, est politiquement stratégique et s'il participe à creuser un peu plus le fossé avec l'ultra évangélique, Simone Gbagbo.

À suivre...

Jean Chrésus, Abidjan