Alassane Ouattara ce jeudi à Abidjan (ph)

La réunion de plaidoyer pour la 20ᵉ reconstitution des ressources de l’Association internationale et développement (IDA) 20 se tient à Abidjan dans un contexte particulièrement difficile marqué par la pandémie à COVID-19.

Près d’une dizaine de chefs d’État africains ont fait le déplacement de la capitale économique ivoirienne pour prendre part à ce rendez-vous hautement important organisé par la Côte d’Ivoire en collaboration avec la Banque mondiale.

Avant le démarrage des travaux qui se sont déroulés à huis clos, le chef de l’Etat ivoirien a rappelé que l’Afrique subsaharienne a connu en 2020 en plus des attaques terroristes sa contre-performance, la plus importante jamais enregistrée avec un taux de croissance négatif, une baisse de la richesse nationale de 1,1%.

Selon lui, cette situation a occasionné « une augmentation de 32 millions de personnes vivant à l’extrême pauvreté. »

Tout en saluant les efforts déjà déployés en matière de financement de suspensions de certaines dettes et de mise à disposition de vaccins, Alassane Ouattara s’est fait l’avocat des pays de l’Afrique Subsharienne et a déploré le fait qu’ils ne disposeront malheureusement pas de la même flexibilité et des mêmes instruments que l’Europe dans le financement de leurs économies.

«Nous avons lancé dans nos pays respectifs, des plans de relance sanitaire sociale et économique pour contenir les effets néfastes de cette pandémie. Cependant beaucoup reste encore à faire pour surmonter cette crise. Moins de 3% de la population totale de l’Afrique a reçu une première dose du vaccin contre environ 54% aux Etats-Unis et dans l’Union européenne. Par ailleurs dans l’Union européenne, la reprise annoncée sera financée en grande partie par des milliers de milliards de dollars de mesures budgétaires et des politiques monétaires extraordinaires et accommodantes des banques centrales, les pays d’Afrique subsaharienne ne disposeront malheureusement pas de la même flexibilité et des mêmes instruments.», a expliqué, Alassane Ouattara.

Il a rassuré ses homologues qu’il a évoqué ce sujet à la Directrice générale du Fonds monétaire international.

« Je pense que ceci est totalement injuste que les pays africains soient limités dans leurs financements car les plafonds de déficits sont totalement irrationnels au regard de la lutte contre le terrorisme, de la pandémie que nous vivons », a mentionné, Alassane Ouattara.

Il a indiqué que son plaidoyer, c’est de dire au Fonds monétaire international «d’accepter d’augmenter les plafonds de déficits dans les pays en Afrique au Sud du Sahara, comme cela a été fait pour l’Europe.

« Je suis totalement contre cette volonté de maintenir les déficits à 5 ou 6 % alors que les pays européens sont à 8 ou 9% et les Etats-Unis sont à 9% de déficit», a-t-il dénoncé.

Les pays africains ont besoin d’un soutien plus important de la part de leurs partenaires qui font face à une recrudescence des attaques terroristes.

Outre les critiques du chef de l'Etat, il a noté avec beaucoup de satisfaction que les choses évoluent dans le bon sens au Fonds monétaire international en ce qui concerne les Droits de tirage spéciaux.

La réunion du jour vise à arrêter des priorités communes de développement dans le cadre de la reconstitution et à faire un plaidoyer auprès des principaux donateurs de l’IDA afin de mobiliser 100 milliards de dollars en vue de relancer les économies de l’Afrique subsaharienne.

«Et ce serait le montant le plus important jamais mobilisé à ce jour. Cette réunion devrait nous permettre de discuter de nos objectifs communs de développement, notamment en matière de création d’emplois pour nos jeunes et de femmes et de relance économique pour le bien être de nos populations », a conclu, Ouattara.

Au nom de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat a plaidé pour que l'IDA devienne une association de développement inclusif de l'Afrique.

Wassimagnon