Marche à N'Djamena

Une première manifestation pacifique contre le conseil militaire de transition (CMT) a eu lieu ce jeudi dans les rues de N’Djamena, capitale tchadienne.

À l’appel du mouvement citoyen Wakit Tamma et du parti « Les Transformateurs »de l'opposant Succès Masra, des centaines de manifestants sont descendues dans les rues pour dénoncer la confiscation du pouvoir du Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par le fils d'Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby Itno.

La marche encadrée par les forces de sécurités s’est déroulée dans le plus grand calme sans aucun débordement, ni casses ou violence.

Les manifestants ont marché jusqu’au Palais du 15 janvier où, il y a 28 ans, s’est tenue la première Conférence nationale de 1993 qui a permis aux Tchadiens de jeter les bases d’une transition consensuelle, après la chute du dictateur Hissène Habré.

Ils ont exigé la révision de la charte actuelle et l'organisation d'une conférence nationale souveraine, inclusive et globale.

On pouvait lire sur les pancartes : “non au dialogue exclusif”, “oui au dialogue inclusif”, “non à la dynastie”, “respect du délai de transition”, “emploi pour tous”, “non à l’injustice, non à la corruption.

« Nous allons continuer à marcher jusqu'à l'instauration d'un pouvoir civil » a déclaré Max Loalngar, porte-parole de Wakit Tamma, une plateforme de l'opposition

Dans un communiqué jeudi soir, les autorités de transition ont affirmé qu'un dialogue national inclusif se tiendrait en novembre et décembre, sans plus de détails

Depuis l'annonce de la mort du président Déby le 20 avril, Mahamat Idriss Déby Itno, 37 ans, est accusé de concentrer presque tous les pouvoirs.

Il a tout de même promis des élections libres et démocratiques à l’issue de la transition d’ici à 18 mois.