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Côte d'Ivoire :   Congés anticipés, après deux semaines passés à Bimbresso, les 70 enfants remis à leurs parents, les procédures disciplinaires maintenues
 

Côte d'Ivoire : Congés anticipés, après deux semaines passés à Bimbresso, les 70 enfants remis à leurs parents, les procédures disciplinaires maintenues

 
 
 
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© Koaci.com - lundi 03 janvier 2022 - 08:56

Les élèves dimanche à Bimbresso



Mamadou Touré, ministre de la Jeunesse de l'insertion professionnelle et du service civique a remis officiellement hier, les 70 élèves auteurs de troubles dans les établissements qui ont exigé des congés anticipés qui étaient gardés dans le Centre de service civique de Bimbresso.


Après deux semaines de formation civique et citoyenne où un point d'honneur a été mis sur le respect des droits, Mamadou Touré a annoncé que les enfants reprendront les cours demain comme leurs camarades.


«Nous sommes dans un centre de service civique, mais pas un centre de maltraitance de personnes et d'enfants. Pendant ces deux semaines au-delà des corvées, il y a eu surtout des formations. Ils ont appris à faire du secourisme, il y a aussi une prise en charge psychologique. Chacun des enfants a une fiche médicale qui permet de savoir quel est leur état de santé et un rapport a été fait par les médecins », a expliqué, le ministre de la Jeunesse de l'insertion professionnelle et du service civique.


Selon le ministre lors de leur séjour les enfants ont donné les causes de leurs agissements à la veille des congés. Il a indiqué que l'une des causes évoquées par les élèves, c'est la responsabilité des encadreurs, car certains enseignants incitent certains élèves à aller en congés anticipés.


«Une des causes, c'est l'abandon familial. Les parents ont une grande responsabilité dans l'éducation de leurs enfants. La responsabilité première émane des parents. Il faut que leur rôle de suivi et d'encadrement de leurs enfants même quand ils vont à l'école soit accru. Et que les enfants ne soient pas livrés à eux-mêmes. Il faut qu'ils s'assurent qu'avant l'école, pendant l'école et après l'école, ils ont une bonne connaissance de l'ensemble des activités de leurs enfants. Le déficit d'encadrement des parents qui est la raison de ces situations. Ils nous ont fait savoir que l'environnement dans lequel ils vivent n'est pas souvent propice à leur épanouissement. Nous allons faire un rapport dans deux jours au Gouvernement. Nous avons des enfants qui sont arrivés ici en sous poids. Pour leur âge, le poids qu'ils avaient avant de rentrer dans le Centre n'était pas normal. La plupart des enfants venus de la région d'Aboisso étaient en sous poids lié à la malnutrition. Il y a des enfants qui ne veulent même plus partir de ce sens parce que l'environnement qu'ils vont rejoindre n'est pas meilleur au centre de service civique. Ici, ils avaient trois repas par jour. Ils avaient un endroit où dormir. Alors que certains d'entre eux ne sont pas sûrs qu'au sortir d'ici, arrivés dans leur environnement habituel ils auront les trois repas par jour. L'une des raisons évoquées par les élèves, c'est la responsabilité des encadreurs. Malheureusement nous avons des enseignants, qui incitent certains élèves à aller en congés anticipés », s'est justifié, Mamadou Touré.


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«Vous aviez certains élèves qui nous ont dit qu'ils veulent aller en congés anticipés parce que généralement, vers la fin des semestres ou des trimestres, certains enseignants mettent la plupart des devoirs en fin de trimestre avant les vacances. Et on les oblige à payer des polycopies pour préparer ces devoirs-là. Ne pas avoir à payer les polycopies et une multitude devoirs en fin d'année, ils préfèrent suivre le discours de ceux qui les incitent à faire les congés anticipés », a-t-il ajouté.


 

Pour sortir de cette situation, Mamadou Touré pense que l'assainissement de l'environnement scolaire s'impose.


«Autant on adresse des réponses par rapport au comportement de ces jeunes, autant tous les enseignants indélicats qui sont à la base soit de l'incitation des enfants ou qui démultiplient des actes de corruption dans les établissements doivent être identifiés et sanctionnés sévèrement pour donner l'exemple à tous », a prévenu, le ministre de la Jeunesse et de l'insertion professionnelle.


Accompagné de la Présidente de la Commission des droits de l'homme, Namizata Sangaré, Mamadou Touré a révélé qu'elle lui a donné l'exemple de Korhogo où tous les vendredis, on a des élèves du lycée qui font une opération qu'on appelle, « Le Besseton", la bataille des machettes où ils se donnent rendez-vous dans un quartier et ils s'adonnent à des actes de violence en se machétant.


«Il nous faut prendre des mesures pour faire face à un phénomène qui est préoccupant, notamment la violence de plus en plus importante chez une frange de notre jeunesse. Malheureusement cette violence gagne des personnes qui ont moins de 18 ans. Cela nous interpelle tous. Je parle des parents d'élèves. Il y a des organisations des droits de l'homme, des organisations de la société civile, des associations de parents, c'est ensemble dans une synergie que nous pourrions apporter des réponses à ce problème qui risque de compromettre l'avenir de certains de nos enfants », a-t-il mentionné.


Des procédures disciplinaires à l'encontre de certains des enfants vont continuer et il reviendra à leurs établissements et à l'Education nationale et de l'alphabétisation de décider.


Le ministre de la Jeunesse a rappelé que son rôle était de les inculquer un certain nombre de principes et de faire en sorte que les 70 enfants ne reversent plus dans la violence. Son souhait est qu'ils soient les ambassadeurs pour la non-violence dans les établissements, sensibiliser leurs camarades pour qu'ils ne s'adonnent pas à des violences.


Le chef de l'Etat à l'occasion de son discours à la nation mis un point d'honneur sur le renforcement du dispositif du service civique sur l'ensemble du territoire national en vue d'une meilleure prise en main de la jeunesse.


Dans ce cadre, comme l'a indiqué, Mamadou Touré, sur orientation du Premier ministre Patrick Achi, ce sont 14 centres de service civique dans 14 chefs-lieux de districts qui seront construits avec une capacité de 1000 jeunes par centre par an.


 

«Ce qui fera 14 mille enfants que nous pourrons accueillir par an à qui nous allons inculquer un minimum de valeurs civiques et citoyennes », a précisé, M.Touré.


En remettant officiellement les enfants à leurs parents, il a promis être à leur côté pour voir un peu leur suivi.


«Aux jeunes qui aller retourner, je souhaite que vous saisissez la seconde chance qui vous a été offerte. Vous êtes en procédure administrative et les écoles vont prononcer des sanctions, ce que nous pouvons faire, c'est de faire un rapport à madame la ministre de l'Education nationale et de l'alphabétisation en lui disant qu'à partir des éléments qui vous ont été inculqués et de l'encadrement que vous venez d'avoir, nous sommes quasiment certains que vous ne retournerez plus dans la violence qu'on vous donne une seconde chance. C'est ce que nous pouvons faire en tant qu'encadreurs du plaidoyer mais, il reviendra à l'éducation nationale et à la justice de prendre la décision parce qu'il y a quand même des actes trop graves qui ont été posés. Ceux qui auront parmi vous la chance d'avoir une seconde chance, c'est-à-dire retourner à l'école d'aller sur les bancs, j'espère que vous nous ferez honneur et on n'entendra pas qu'un jeune sorti de Bimbresso a été repris parce qu'il s'étonnait à des actes de banditisme dans son établissement », a soutenu, le ministre de la Jeunesse.


Mamadou Touré a souligné que si les 70 élèves replongent dans la violence, c'est 9 mois qu'ils feront à Bimbresso, c'est l'exclusion définitive de leurs établissements avec pour certains la possibilité de se retrouver en milieu carcéral.


« Les trois prochains mois on fera tout possible pour avoir une traçabilité sur vos parcours », a-t-il conclu.



Wassimagnon


 
 
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