Le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement

Les relations entre la France et le Mali ne font que se dégrader.

Cette fois, une première pique lancée mercredi soir par le colonel malien Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement , invitant la ministre française Florence Parly à se taire, a fait réagir Paris.

Alors que les autorités maliennes avaient demandé le départ des forces spéciales danoises, la ministre française avait accusé la junte de multiplier les provocations.

En réponse, le colonel Maiga a invité la ministre à "taire"  accusant à son tour le gouvernement français à chercher à diviser les Maliens, et « instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver ses « réflexes coloniaux ».

"Nous invitons également Mme Parly à plus de retenue et également à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat", a dit le colonel Maïga.

"Lorsqu'on tente désespérément d'isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous-régionales, on se demande enfin qui est dans la provocation", a-t-il dit en évoquant les sanctions de la Cédéao.

Exaspéré, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a dénoncé « l’obstruction » faite à la mission de la force de l’ONU (Minusma) au Mali et la « confiscation inacceptable », selon lui, du pouvoir par une junte qu'il qualifie d'illégal, ainsi que le recours aux mercenaires du groupe russe Wagner pour « protéger une junte avide de pouvoir ».

"On ne peut pas rester comme cela (.). Il est clair que la situation en l'état ne peut pas perdurer", a-t-il insisté, sans toutefois dire s'il envisageait un retrait de la force française Barkhane du Mali.

Pour rappel, se joue au Mali un match est-ouest entre d'un côté la France, l'UE et les USA et de l'autre la Russie et la Chine. Tout indique par ailleurs que le bloc de l'Ouest aurait décidé de reprendre la main en Guinée et au Burkina Faso en écartant des Condé et Kaboré tentés de flirter avec la Russie.